Les mauvais débits en ADSL handicapent encore de nombreux foyers, surtout en zone rurale. Une situation de fracture numérique à laquelle le gouvernement entend mettre fin : il s'est ainsi engagé à ce que l'ensemble des Français puisse bénéficier d'un débit Internet fixe d'au moins 8 Mb/s d'ici à fin 2020. Pour en bénéficier, environ 2 millions de foyers n'auront d'autre solution que de recourir à une solution alternative (satellite, THD Radio, WiMax). Une aide de l'Etat pouvant aller jusqu'à 150 euros doit leur permettre de sauter le pas en finançant l'achat de l'équipement et/ou son installation.
Bon haut débit : 8 Mb/s pour tous les foyers à fin 2020
L'objectif de long terme n'a pas changé : il s'agit toujours, dans le cadre du Plan France THD, d'apporter le très haut débit - au moins 30 Mb/s - à 100% des foyers français d'ici à fin 2022. Et, dans 80% des cas, via la fibre optique. Pour répondre à l'impatience numérique de millions d'oubliés du débit, un jalon a toutefois été rajouté depuis : celui d'une connexion Internet au minimum correcte pour tous, définie comme le "bon haut débit", et ce dès la fin 2020.
Problème : selon les projections de l'Agence du Numérique, à cette date, 6% des foyers ne pourront compter ni sur l'ADSL, ni sur la fibre, ni sur le câble pour atteindre ce niveau de service, fixé à 8 Mb/s minimum.
Mauvais débit ADSL : une aide pour changer de technologie
Seule alternative pour ces quelque 2 millions de foyers : une connexion à Internet par voie hertzienne, en satellite ou via les réseaux THD Radio, WiMax, WifiMax mis en place au niveau local par des dizaines de collectivités. Des solutions qui rebutent parfois les consommateurs car elles impliquent l'achat et l'installation d'un équipement dédié. Alors qu'elles peuvent apporter un réel gain de débit, et permettre de profiter de l'ensemble des services (Internet, téléphonie, TV).
Pour surmonter ces réticences, l'Etat vient de mettre en place un "Guichet de Cohésion Numérique", doté d'une enveloppe de 100 millions d'euros. Le dispositif permettra à tout foyer éligible de bénéficier d'une aide pouvant aller jusqu'à 150 euros pour couvrir l'achat des équipements de réception et éventuellement les frais de mise en service.
L'aide au numérique du gouvernement, comment ça marche ?
Concrètement, un particulier qui décide de souscrire l'un des offres donnant droit à l'aide d'Etat n'aura aucune démarche à réaliser. En effet, si la souscription d'un abonnement Internet en radio ou satellite nécessite l'achat d'un équipement et éventuellement son installation par un professionnel, les frais seront pris en charge par l'opérateur choisi, dans la limite de 150 euros.
C'est à ce dernier qu'il incombera de demander le remboursement des frais ainsi engagés auprès du Guichet de Cohésion. Dans le même temps, cette aide et son montant seront matérialisés noir sur blanc sur la facture de l'abonné, qui n'aura, de son côté, aucune autre démarche à effectuer. A noter que, lorsqu'une autre aide est attribuée, comme les subventions des départements, l'aide d'Etat sera calculée sur la base du reste à charge pour l'utilisateur, une fois déduites les autres subventions.
Aide pour améliorer le débit : qui peut en profiter ?
Si l'on souhaite profiter de ce dispositif pour améliorer son débit, il suffit de souscrire l'une des offres labellisées "Cohésion Numérique" par le gouvernement. Pour l'heure, six opérateurs proposent des offres éligibles à l'aide de l'Etat : Alsatis, Europasat, Nordnet, Ozone, WeAccess et Xilan. Mais attention : cette subvention ne sera pas accordée à n'importe quel client.
Pour pouvoir en bénéficier, il faut bien, sûr, avoir moins de 8 Mb/s de débit sur sa ligne ; mais il faut également résider dans une zone où aucune amélioration n'est à attendre avant fin 2020, soit grâce à la fibre, soit via une montée en débit sur cuivre.
Les box 4G bientôt éligibles
Ces six opérateurs éligibles seront rejoints, "dans les prochaines semaines" par d'autres fournisseurs d'accès, a indiqué le gouvernement. Ceux proposant des box 4G, c'est-à-dire des offres d'accès à Internet via le réseau mobile. Ils ne sont pas nommés, mais on pense notamment aux solutions box 4G de Bouygues Telecom, Orange, SFR et NRJ Mobile, principaux acteurs sur ce marché.
Cela pourra permettre par exemple de couvrir les frais de mise en service, ou d'éventuelles antennes additionnelles destinées à améliorer la réception du signal. Des offres qui pourront s'appuyer à terme sur "1 000 sites 4G spécifiquement localisés dans des zones sans bon haut débit filaire pour apporter une offre 4G fixe", a précisé le gouvernement.