Vous recevez un appel. Vous décrochez à peine, ça raccroche immédiatement. Intrigué, vous rappelez. Et sans le savoir, vous venez de tomber dans le piège de l’arnaque au numéro surtaxé. Ce type de fraude, aussi sournois qu’efficace, fait des milliers de victimes chaque année en France. Et ça peut coûter très cher.
Ce qui ressemble à un simple appel manqué peut en réalité vous facturer plusieurs euros la minute, sans que vous en ayez conscience. Alors, comment fonctionne cette arnaque ? Quels sont les numéros à éviter ? Et surtout, comment vous protéger ? On vous explique tout.
Comment fonctionne l’arnaque du numéro qui raccroche ?
Le principe est simple : vous recevez un appel très court, souvent à des heures improbables (tôt le matin, tard le soir). Vous n’avez pas le temps de décrocher. Le numéro reste affiché en appel manqué. Par réflexe, vous rappelez… et c’est là que les ennuis commencent.
Le numéro en question est surtaxé. Parfois discrètement, parfois de manière flagrante. En rappelant, vous êtes redirigé vers un serveur qui fait traîner la conversation, ou pire, un robot qui ne dit rien mais vous fait patienter. Pendant ce temps, le compteur tourne, et la facture grimpe. Ces numéros sont souvent masqués derrière des indicatifs peu connus ou étrangers :
- +216 (Tunisie)
- +44 (Royaume-Uni)
- +225 (Côte d’Ivoire)
- +229, +243, +375, +387… la liste est longue.
- Mais aussi par des des numéros géographiques fixes en 01, 02, 04 ... !
Pourquoi c’est efficace (et dangereux)
Parce que l’appel paraît anodin. Un numéro inconnu qui raccroche vite ? Ça arrive à tout le monde. Mais c’est justement ce qui rend cette arnaque redoutable : elle s’appuie sur notre curiosité ou notre peur de manquer un appel important.
Et une fois que vous avez rappelé, il est souvent trop tard. Les frais sont appliqués, parfois sans que cela apparaisse clairement sur votre facture. Certains utilisateurs ne s’en rendent compte qu’au bout de plusieurs semaines, lorsqu’ils reçoivent leur relevé détaillé.
Que faire si vous recevez un appel suspect ?
Voici les bons réflexes à adopter :
- Ne rappelez jamais un numéro que vous ne connaissez pas, surtout s’il commence par un indicatif étranger.
- Faites une recherche rapide du numéro sur internet.
- Des sites comme Signal-Arnaques ou CommentÇaMarche recensent les numéros signalés.
- Activez le blocage des appels inconnus ou étrangers via votre opérateur ou des applis dédiées.
- Surveillez votre facture mobile. Si un appel bizarre apparaît avec une surtaxe, contactez votre opérateur.
Comment vous protéger efficacement ?
Les smartphones modernes permettent de bloquer certains types de numéros. Vous pouvez aussi installer des applis comme :
- Truecaller
- Hiya
- Call Blocker
- Begone
Elles signalent en temps réel les numéros frauduleux signalés par d’autres utilisateurs. C’est une communauté d’alerte en temps réel, efficace et souvent gratuite.
Autre option : certains opérateurs proposent des options de filtrage d’appels ou de blocage de numéros surtaxés. Pensez à les activer.
Enfin, le réflexe simple mais crucial : ne jamais rappeler un numéro inconnu sans savoir de quoi il s’agit. Mieux vaut rater un appel légitime que de tomber dans un piège qui vous coûte 15 euros pour 2 minutes de silence.
Et si vous avez déjà rappelé ?
Si vous pensez avoir été victime de cette arnaque :
- Consultez immédiatement votre facture détaillée.
- Contactez votre opérateur pour signaler l’appel.
- En cas de doute ou de fraude avérée, signalez le numéro sur le site 33700.fr, la plateforme officielle anti-spam.
- Et si besoin, déposez plainte auprès des autorités ou via la plateforme cybermalveillance.gouv.fr.
La vigilance est votre meilleure défense
L’arnaque du numéro qui raccroche est simple, mais redoutable. Elle joue sur nos automatismes, notre curiosité et notre envie de ne pas passer à côté d’un appel important. Mais un seul rappel peut vous coûter très cher. Alors la prochaine fois que vous voyez un numéro inconnu raccrocher aussitôt… résistez à l’envie de rappeler. Et rappelez-vous : un appel manqué peut cacher bien plus qu’un simple oubli.
