Les hausses de prix se multiplient actuellement chez les opérateurs mobile et box. Augmentations pour les clients existants ou prix moins avantageux pour les nouveaux clients, plusieurs stratégies sont adoptées pour augmenter le revenu par abonné. Dans un marché à la santé économique déjà fragile, qui doit faire face à de nouvelles dépenses, les économies sont de mise actuellement du côté des opérateurs.
Mobile, box : des hausses de prix qui agacent
Un enrichissement du forfait contre quelques euros de plus : voilà le deal proposé aux clients de plusieurs opérateurs mobile et fixe ces derniers jours. Gigas supplémentaires (pour certains clients RED) ou appels vers les mobiles (sur des abonnements Bbox) sont inclus d’autorité sur les forfaits, moyennant quelques euros de plus par mois. Une proposition que les abonnés peuvent refuser en désactivant l'option dans leur espace client, à condition de l’avoir remarquée. Pas illégale, et pas nouvelle du reste, la pratique a malgré tout le don d’agacer les consommateurs, qui goûtent peu ces interventions inopinées sur leurs contrats.
Promos Internet et mobile : les opérateurs calment le jeu
Au-delà de ces initiatives très remarquées, force est de constater que les opérateurs sont aussi un peu moins généreux sur les promos actuellement. En tout cas sur les prix : fini les forfaits gorgés de gigas à 1, 2 ou 5 €/mois. Le tarif sur lequel tous semblent s’aligner est désormais d'environ 10€/mois, même si, il convient de le souligner, ce tarif est désormais souvent consenti sans limite de durée. Une moindre générosité qui explique peut-être le ralentissement du marché mobile fin 2018, selon les derniers chiffres publiés par l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep).
Même constat sur les box Internet, où seules subsistent les traditionnels prix promo sur la première année d’abonnement. Avec parfois, même, des augmentations, comme récemment sur la Bbox Fit de Bouygues Telecom, passée de 12,99€ à 14,99€/mois les 12 premiers mois.
Box et forfait : des services en plus
Les opérateurs semblent avoir mis en pause la bataille des prix. Mais ils ont d’autres arguments à mettre en avant pour retenir leurs abonnés, ou tenter d’en séduire de nouveaux. C’est le cas de Bouygues Telecom, qui inclut BeIN Sports pendant un an sur ses forfaits Sensation avec smartphone subventionné. Ou encore de Free et SFR (ou RED) : les deux opérateurs ont intégré ces derniers jours l’accès gratuit au service de lecture numérique Youboox One pour tous leurs abonnés. Ces 12 derniers mois, Orange avait recouru au même type d’opération en incluant sur les abonnements de tous ses clients le service d’audiolivre Kobo by Fnac.
Un coup de pouce dont l’avantage est double : tenter d’apporter plus aux abonnés pour le même prix, tout en réalisant de juteuses économies grâce au taux de TVA réduit sur le livre, comme le détaille le site spécialisé Actualitté.
Les opérateurs soignent leurs finances
Orange, SFR, Free et Bouygues font donc feu de tout bois actuellement pour augmenter leurs recettes. Inhabituel dans cet environnement à quatre opérateurs, dont les protagonistes ont plus eu tendance à guerroyer sur les prix, quitte à se mettre en difficulté financière. En témoigne l’effort consenti ces deux dernières années par SFR. Pour reconquérir des clients, l’opérateur a dû multiplier les promotions, sacrifiant ainsi une partie de sa rentabilité. Idem pour Free, qui, pour résorber l’hémorragie d’abonnés sur le fixe en 2018, s’est résolu à imiter ses concurrents en proposant ses Freebox à prix promo la 1e année.
A présent, les opérateurs semblent avoir enterré, la hache de guerre des prix, provisoirement du moins. Leur priorité : consolider leur assise financière, alors que de nouvelles charges se profilent. Après la fin des frais de roaming en 2017, ils devront d’abord faire face au plafonnement des prix des appels intra-européens. Cette nouvelle donne impulsée par les institutions européennes entrera en vigueur au printemps prochain, et devrait à nouveau raboter les marges des opérateurs.
Il y a aussi, et surtout, les lourds investissements que les quatre acteurs devront consentir pour respecter leurs obligations de déploiement de la 4G et de la fibre, sans parler du nouvel horizon 5G. Le tout dans un contexte de discussions sur une hypothétique consolidation du secteur à trois opérateurs, qu’aucun d’entre eux n’a intérêt à aborder en position de faiblesse. Difficile, dans ce contexte, de s’attendre à de nouveaux assauts de générosité tarifaire de la part des opérateurs dans les mois à venir.