La fibre optique pour tous : on en est encore loin, mais cela se précise. C'est en tout cas désormais l'objectif officiellement fixé au sommet de l'Etat. De 50% des foyers et entreprises aujourd'hui, le mode d'accès à Internet le plus rapide devra atteindre 100% d'entre eux d'ici à fin 2025. C'est en tout cas la trajectoire fixée hier par le gouvernement. Pour y parvenir, un service universel de la fibre sera même instauré afin de permettre aux logements les plus isolés d'en bénéficier.
Une couverture fibre intégrale d'ici cinq ans
La crise sanitaire a-t-elle créé l'électrochoc ? La nécessité d'avoir une connexion Internet de bonne qualité n'a en tout cas jamais été aussi criante que pendant le confinement. Pour les millions de foyers scotchés à bas débit, c'est peu dire que la période a été très mal vécue. Interpellé depuis des années sur cette fracture numérique, le gouvernement s'apprête à passer à la vitesse supérieure. En saisissant l'opportunité du plan de relance pour remettre de l'argent sur la table à destination des zones peu denses. Mais aussi en fixant officiellement un cap, celui du 100% fibre en 2025. Pour rappel, nous en sommes actuellement à peu près à 50% de foyers et entreprises éligibles. Jusqu'à présent, le seul objectif officiel, dans le cadre du plan France THD, était de parvenir à 80% à fin 2022.
Le secrétaire d'Etat au Numérique, Cédric O, s'apprête ainsi à discuter avec les territoires dont le plan de déploiement de la fibre ne leur permettait pas jusqu'ici d'envisager cette échéance. 550 millions d'euros doivent être injectés dans ces projets de réseaux publics afin de permettre à tous de s'aligner et assurer une couverture intégrale en fibre optique d'ici 5 ans. De quoi fournir une perspective claire à quelque 3 millions de locaux situés dans une vingtaine de départements. Des foyers et des entreprises pour lesquels les projets de déploiement n'était pas financés jusqu'ici, et parfois pas même programmés.
Un "bien essentiel"
Le problème de ces logements : ils impliquent des raccordements à la fibre longs ou complexes à réaliser. Cela coûte très cher, trop cher pour les particuliers concernés, trop cher aussi pour que les collectivités puissent l'assumer. Les dispositifs permettant de faire face à ces coûts tout en restant dans l'enveloppe des 550 millions d'euros sont en cours d'élaboration, même si certains observateurs pensent qu'il faudra remettre au pot.
Mais cela ne permettra pas de régler tous les cas. Car le gouvernement souhaite faire de l'accès à la fibre un "bien essentiel", tout comme l'électricité au l'eau, expliquait hier Cédric O lors d'un événement dédié aux infrastructures numériques, l'Université d'été du THD. Pour les habitations vraiment coûteuses à raccorder au réseau de fibre optique, l'idée est ainsi de mettre en place un "service universel de la fibre". Un dispositif qui permettrait, toujours à horizon 2025, de bénéficier d'un véritable "droit au raccordement". L'opération serait alors financée par un fonds dédié, afin de construire la ligne qui permettra à n'importe quel foyer, même le plus isolé, de bénéficier du très haut débit. Elle se justifiera d'autant plus qu'en parallèle, la fermeture du réseau cuivre sera en cours : le bon vieil ADSL tirera en effet progressivement sa révérence durant la décennie à venir.