Orange Foot, renommé Orange Sport un bon semestre après son lancement était le fruit de la volonté d'Orange d'affronter Canal + sur son terrain. Le géant historique de la télévision à péage était alors fort d'une base d'abonnés conséquente, d'un contenu sportif de bon niveau - dont l'incontournable football.
A l'époque, en 2008, plusieurs explications avaient été données au lancement de cette chaîne par Orange, dont l'apparition avait été un coup d'éclat.
Le principe de la chaîne était d'offrir aux abonnés Orange une possibilité supplémentaire, et donc de créer un effet de club autour de la marque Orange, dont les services d'accès à Internet seraient devenus incontournables pour accéder à certaines émissions de très haute qualité.
A ces raisons mises en avant dans les journaux économiques, certains imaginaient qu'Orange Sport avait été lancé pour contrer cette "cash cow" trop prospère que représentait Canal +.
En lui subtilisant une partie de ses abonnés et en la forçant à durcir son marketing, la création d'une chaîne concurrente devait avoir pour effet d'assécher le porte-monnaie de Vivendi, décideur chez Canal +... et donc par ricochet d'endiguer les ambitions de SFR, dont Vivendi préside également la destinée.
Une dernière piste était d'aider à la montée en puissance de la consommation de contenus sur ADSL, en forçant Canal + à maintenir des tarifs maîtrisés sous le joug de la concurrence. On remarquera à ce propos que Canal +, par l'intermédiaire de Bertrand Meheut, a immédiatement menacé de relever ses prix si la TVA qu'il devait payer devait passer de 5,5% à 19,6% comme le gouvernement l'avait évoqué. Une menace prise très au sérieux puisque le gouvernement a immédiatement fait marche arrière sur ce point.
De sa création jusqu'à aujourd'hui, Orange Foot n'a pas cessé d'enrichir le contenu de sa grille. Entre l'arrivée du rugby, du basket et de nombreux autres sports comme la Diamond League chère aux amateurs d'athlétisme, Orange Foot devait devenir Orange Sport.
Orange ne souhaitant plus jouer une politique d'exclusivité et préférant désormais nouer des partenariats, dixit son dirigeant Stephane Richard, Canal + aura les coudées franches pour augmenter ses prix et obtenir des rabais conséquents, sa concurrence ayant disparu.
D'ores et déjà, et même si M. Seydoux, président de la commission marketing de la LFP, indique que l'on n'imagine pas "Canal+ sans le foot, et on n'imagine pas le foot sans Canal +", ces voeux pieux auront peu de poids face à un Canal + quasi monopsone de fait, dont la fusion avec TPS avait déjà été justifiée par le besoin de réduire le coût des licences sportives.