Depuis un an, l’opérateur se renforce sur le continent africain. Déjà présent dans dix-sept pays d’Afrique et deux au Moyen-orient, Orange place l’Afrique au cœur de sa stratégie. Le groupe télécom cherche en effet à conquérir de nouveaux marchés émergents à fort potentiel. D'ailleurs en novembre dernier, les groupes Engie et Orange avaient annoncé une alliance afin d'améliorer le réseau électrique en Afrique, indispensable au développement du Continent.
L’Afrique, un continent à fort potentiel
Sur les neuf premiers mois de 2016, le CA d’Orange en Afrique et au Moyen-Orient était de 3.6 milliards d’euros. En 2015, Jean-Michel Huet du cabinet de conseil Bearing Point déclarait à propos de l’Afrique : « il y a 20 ans, il n’y avait rien, alors qu’aujourd’hui 70% des Africains disposent d’un téléphone mobile », avant d’ajouter qu’il reste beaucoup d’individus à équiper et que le marché africain peut compter sur une natalité forte, et donc de futurs clients… Le cabinet Deloitte ajoutait que le nombre de smartphones devrait doubler d’ici 2017. Par ailleurs, le mobile reste le principal point d’accès à internet en Afrique, les infrastructures fixes y sont très peu développées.
Jean-Michel Huet relativisait cependant ces opportunités en insistant sur le coût élevé des licences, la taxation importante des importations de téléphones mobiles et surtout la forte concurrence entre les opérateurs.
Accord avec Cellcom au Libéria
Au Libéria, Orange a annoncé un accord avec Cellcom Telecommunications Limited pour acquérir à travers sa filiale Orange Côte d’Ivoire, la totalité de Cellcom, le deuxième opérateur mobile au Libéria. Ce pays compte en effet 4.3 millions d’habitations mais un taux de pénétration mobile de 66%, inférieur à celui des pays proches, mais avec un vrai potentiel de croissance dans les prochaines années. Expert marketing, commercial et technique, l’opérateur français apportera ses compétences pour valoriser le réseau de Cellcom.
Au Burkina Faso et en Sierra Leone : accord avec Airtel
Au cours de l’été 2015, Orange avait annoncé être en négociation avec Airtel, groupe télécom indien, présent dans une vingtaine de pays en Asie et en Afrique. Le groupe français a annoncé hier l’acquisition des filiales de ce dernier au Burkina Faso et en Sierra Leone, en partenariat avec les filiales d’Orange en Côte d’Ivoire et au Sénégal. La finalisation de la transaction reste soumise à l’approbation des autorités compétentes. Le périmètre de cette action porte sur 275 millions d’euros de CA et 5.5 millions de clients. L’accord initial entre Orange et Airtel portait également sur des acquisitions potentielles au Tchad et le Congo-Brazzaville mais sur ces deux territoire, il est arrivé à échéance.
Séduire les classes moyennes : le défi d’Orange en Afrique
Cette stratégie devrait permettre à Orange de marquer ses positions en Afrique avec 20 pays couverts courant 2016. L’opérateur français souhaite séduire les classes moyennes et devenir "le champion de la ruralité et des villages" comme l’expliquait cet automne Marc Rennard, directeur exécutif de la zone Afrique, Moyen-Orient et Asie du groupe. En particulier, Orange a lancé début 2015 le smartphone low-cost « Klif », un téléphone à moins de 40 dollars équipé d’une carte SIM et de data qui s’adresse directement aux classes moyennes.