Il a connu un coup d'arrêt au printemps mais s'est poursuivi à plein régime cet hiver. Le déploiement de la fibre s'est maintenu à un rythme élevé lors d'un 1er trimestre en large partie épargné par la crise sanitaire. Au total, 19,5 millions de locaux pouvaient prétendre à une connexion Internet en fibre optique à fin mars, soit quasiment la moitié des logements et autres établissements du pays.
12 millions d'abonnés Internet en très haut débit
Pour l'heure, quelque 40% des foyers et entreprises français peuvent à présent compter sur le Très Haut Débit, selon le dernier décompte de l'Arcep. C'est-à-dire une connexion Internet délivrant au minimum 30 Mb/s. Des performances qui peuvent être accomplies par la fibre, mais aussi par un ADSL "boosté" (le VDSL2) ou par le câble notamment. A fin mars, ils étaient en tout 12 millions à pouvoir profiter de l'Internet THD via l'un de ces modes de raccordement.
C'est 2,5 millions de plus qu'un an plus tôt, et ce presque exclusivement grâce à la fibre optique. A fin mars, 7,6 millions de particuliers et professionnels avaient sauté le pas et pris un de ces abonnements promettant plusieurs centaines de Mb/. De quoi reléguer aux oubliettes un ADSL plus vraiment à la hauteur des nouveaux usages numériques. Une opportunité qui s'offre désormais à quelque 20 millions de foyers éligibles à la fibre à travers la France.
Un intérêt accru pour la fibre
Le confinement a d'ailleurs achevé de démontrer les avantages d'une connexion Internet en fibre, ce qui devrait faire décoller son adoption dans les mois à venir. Plusieurs fournisseurs d'accès à Internet (FAI) évoquent déjà un regain d'intérêt de la part des consommateurs pour ce passeport vers le Très Haut Débit, même si cela ne devrait pas se traduire immédiatement dans les chiffres.
La crise sanitaire a en effet forcé les opérateurs à lever le pied un temps sur les raccordements. Les clients eux-même n'étaient pas vraiment disposés à changer de box en plein confinement, fût-ce pour améliorer leur connexion Internet. Même si les FAI s'efforcent actuellement de redresser la barre grâce à des promos appétissantes sur la fibre, les deux mois d'activité au ralenti se ressentiront probablement dans les chiffres de nouveaux abonnés au 2e trimestre.
Confinement : quel impact sur le déploiement ?
Il en est de même s'agissant du déploiement. L'impact de l'épidémie de Covid-19 reste encore discret au 1er trimestre, où 1,2 million de nouvelles lignes fibre ont pu être construites. Le chiffre reste conséquent bien que les chantiers aient été fortement perturbés à partir de mi-mars "avec un rythme de déploiement affecté à plus de moitié", observe l'Arcep. Le véritable impact ne pourra être estimé que sur la base des données du 2e trimestre. Mais les opérateurs ont déjà indiqué que la machine, si bien huilée jusqu'ici, était tombée en moyenne à 30% de son rythme habituel durant le confinement.
Remonter à plein régime prendra du temps, préviennent-ils, mais le gouvernement met déjà la pression. Il souhaite en effet que le déploiement de la fibre retrouve sa cadence d'avant la crise "en tout état de cause avant la fin de l'année". Et prévient que les retards liés à l'épidémie de coronavirus devront être "dûment justifiés et étayés". Pour l'exécutif, l'épisode ne doit pas remettre en cause les objectifs du plan France THD : 100% des Français éligibles au Très Haut Débit à fin 2022, dont 80% en fibre optique.