Jusqu’alors, aux Etats-Unis, Amazon proposait un service de vidéos en ligne par abonnement mais ce dernier était commercialisé en « bundle » avec Prime, un service à 99 $ annuels qui permet également la livraison gratuite des produits de son enseigne d’e-commerce sous deux jours, de la musique en illimité via un service de streaming et Kindle en illimité, un service de livres numériques. Désormais, le service de SVOD sera commercialisé à part.
Prime Video, la SVOD d’Amazon entre en concurrence avec Netflix
Cette offre, Prime Video, est désormais proposée à 8.99 $ par mois, un tarif proche de ceux de Netflix, qui propose son offre standard à 9.99$ mensuels et son offre basique à 7.99$. L’offre d’Amazon à 8.99 $ est sans engagement, avec un mois d’essai gratuit, et contrairement à Netflix, elle inclut le visionnage sans connexion internet, ce que se refuse à faire la firme au logo rouge. La HD est aussi incluse, alors qu’elle n’est disponible qu’à partir de l’offre Standard à 9.99 $ chez Netflix. Il est aussi possible de s’abonner à Prime, avec les services associés pour 10.99$ mensuels.
Une stratégie d’Amazon orientée « contenus »
Tout comme Netflix, Amazon axe sa stratégie sur les contenus. La plateforme propose des contenus en exclusivité comme les séries originales Mozart in the Jungle ou encore The Man in the high castle, mais a aussi acquis des films de la sélection officielle de Cannes 2016, avec des réalisateurs de renom dont Woody Allen, Nicolas Winding Refn, Jim Jarmusch ou encore Park Chan-Wook.
Pour le moment, le service de SVOD d’Amazon n’est pas disponible en France, mais l’est au Royaume-Uni et en Allemagne. Alors que Netflix, lui est mondial, et profite de l’achat des droits monde pour pouvoir amortir ses coûts dans tous les pays où il est présent : 130 en tout.
Netflix : 81.5 millions d’abonnés au niveau mondial
Concomitante à cette déclaration d’Amazon, l’annonce des résultats du premier trimestre 2016 de Netflix était également prévue hier. La firme annonce donc un nombre total d’abonnés de 81.5 millions au niveau mondial, soit 6.74 millions de plus qu’à fin 2015. 42% de ces abonnés sont hors des Etats-Unis.
En revanche, les prévisions sont moins optimistes pour le second trimestre 2016, puisque Netflix n’envisage qu’un gain de 2.5 millions d’utilisateurs, dont 2 à l’international. Des chiffres jugés décevants.
Hausse des prix mais impact modéré
Le prix de l’abonnement standard est passé de 8.99 à 9.99 euros en France, et de 8.99$ à 9.99$ aux Etats-Unis l’an passé, pour les nouveaux abonnés. Cette augmentation tarifaire concernera aussi les anciens abonnés au bout d’un an. Mais cette augmentation de prix ne devrait avoir qu’un impact modeste sur les résultats du groupe.
Au premier trimestre, le bénéfice net de Netflix est passé à 28 millions de dollars, soit une augmentation de 17% et son chiffre d’affaires à 1.96 milliards de dollars. Mais ce sont les prévisions pour le second trimestre qui pêchent, la firme de Los Gatos s’attend en effet à chiffres similaires sur cette période alors que les analystes espéraient voir le CA passer la barre des 2 milliards de dollars.
Les contenus, séries et films, toujours au cœur de la stratégie de Netflix
En termes de contenus, la firme de Los Gatos continue la production de contenus locaux. La série Marseille, produite en France bénéficiera d’une sortie mondiale le 5 mai prochain. En revanche, Netflix ne compte pas, en tous cas pour le moment, s’attaquer aux contenus en direct et en particulier aux retransmissions sportives dont les droits atteignent des sommes prodigieuses. En revanche, la firme devrait proposer un talk-show prochainement, diffusé peu après son enregistrement.
Une concurrence en hausse sur le marché de la TV via internet
Par rapport à l’arrivée d’Amazon sur ce marché, Reed Hastings, PDG de Netflix a expliqué qu’en effet la croissance était importante sur le marché de la télévision en ligne et que l’avenir était voué à ces nouveaux réseaux, ce qui engendrait forcément une concurrence plus intense. Netflix se différencie néanmoins de ses concurrents par la possibilité de diffuser ses productions originales dans le monde entier, et par ricochet d’en amortir plus facilement ses coûts. C’est le seul acteur avec une présence aussi internationale.