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Les excès d’écrans, mauvais pour la santé des enfants

Exposition aux ondes, troubles du sommeil, obésité, problèmes de vue et myopie : pourquoi les abus d’écrans sont mauvais pour la santé de nos enfants.

Les excès d’écrans, mauvais pour la santé des enfants
Yann Daoulas - modifié le 05/09/2019 à 17h06


Les écrans sont-ils mauvais pour la santé des enfants

L’irruption des écrans dans notre environnement ces dix dernières années inquiète : leur utilisation excessive se révèle en effet mauvaise pour la santé de nos enfants, à plus d’un titre. En raison, d’une part, de l’impact néfaste de la surconsommation d’écrans sur leurs apprentissages. Mais aussi des effets observés sur leur développement physiologique, ce dès le plus jeune âge. Exposition aux ondes, sommeil, obésité, problèmes de vue : nous faisons le point sur les mauvais côtés des écrans pour la santé des enfants et des adolescents.

Ecrans et exposition aux ondes : des doutes et des précautions

Les ondes émises par les tablettes, ordinateurs ou smartphones sont-elles mauvaises pour la santé de nos enfants ? La question a été longuement examinée en 2016 dans un document publié par l’Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire. Son rapport d'expertise se veut plutôt rassurant. En l’état des recherches, explique-t-elle, rien ne permet de « conclure à l’existence ou non d’effets des radiofréquences chez l’enfant », qu’il s’agisse du comportement, de l’audition, du développement, des systèmes reproducteurs ou immunitaires, ou encore d’effets cancérogènes.

L’Anses évoque en revanche un « effet possible » des radiofréquences sur les « fonctions cognitives (mémoire, fonctions exécutives, attention) ». Mais précise que les effets observés « pourraient toutefois davantage être liés à l’usage des téléphones mobiles plutôt qu’aux radiofréquences qu’ils émettent ».

Pour autant, l’agence invite les parents à prendre des précautions. Ce en raison de la « forte expansion de l’usage des technologies sans-fil », couplée à l’exposition des enfants à de multiples sources de radiofréquences dès leur plus jeune âge, parfois in utero. Et aussi parce que les enfants « peuvent être plus exposés que les adultes en raison de leurs spécificités morphologiques et anatomiques » et les « caractéristiques de certains de leurs tissus ». Des éléments qui ont conduit l’Anses à réaffirmer sa recommandation aux parents : « réduire l’exposition des enfants, en préconisant un usage modéré et en privilégiant le recours au kit mains-libres ».

La lumière bleue des écrans, mauvaise pour le sommeil

La surconsommation d’écrans peut aussi affecter la santé en perturbant le sommeil, et c’est pourquoi les parents sont appelés à la vigilance sur les temps d’utilisation, en particulier avant le coucher.

Plusieurs raisons à cela : l’une, évidente, est que la consommation d’écrans tardive rogne sur le temps de sommeil. Un problème accentué par l’exposition à cette fameuse lumière bleue (écrans OLED), que les spécialistes déconseillent avant le coucher, à tout âge du reste. Celle-ci inhibe en effet la sécrétion de mélatonine, l’hormone qui permet de réguler les cycles du sommeil.

Enfants et adolescents : les dangers des écrans pour la santé

Si des parades commencent à se développer (lunettes filtrantes, mode « nuit »), la meilleure attitude consiste à bannir les écrans des chambres des enfants. Ou, pour les ados, à laisser de côté smartphones et tablettes une à deux heures avant le coucher. D’autant que leur utilisation le soir, souvent récréative, induit aussi une excitation psychologique peu propice à l’endormissement.

On pense notamment aux jeux vidéos ou aux réseaux sociaux, qui peuvent mobiliser les ados jusqu'à des heures très avancées. Pour réguler leurs usages, les parents pourront aussi convenir avec eux de règles de connexion au sein du foyer, et configurer des horaires d'utilisation du wi-fi dans les paramètres de leur box Internet.

Comment les écrans favorisent l’obésité chez l’enfant

Il y a l’impact immédiatement observable des mauvaises nuits sur le bien-être de l’enfant. Et il y aussi des conséquences à plus long terme pour sa santé, mises en évidence par de nombreuses études. Ces travaux évoquent notamment les liens entre troubles du sommeil et apparition de l’obésité, phénomène récemment souligné par l'Organisation mondiale de la santé. En cause, ici aussi, des mécanismes hormonaux liés à la diminution du sommeil qui, tout à la fois, inhibent la satiété et stimulent l’appétit.

Mais d’autres comportements associés à l’utilisation excessives des écrans peuvent contribuer à l'apparition de l’obésité chez l’enfant. C’est le cas de la surconsommation de produits sucrés, favorisée par de longues plages devant la télévision. Ou encore du déficit d’activité physique, découlant du temps consacré aux écrans mais aussi... d’une fatigue accrue liée au manque de sommeil.

En somme, l’utilisation excessive des tablettes, smartphones et autres télés cristallise un ensemble de comportements favorisant la prise de poids. Et ce dès le plus jeune âge, comme l’a récemment suggéré l’étude de l’Inserm sur la cohorte EDEN (800 enfants).

Problèmes de vue chez l’enfant : les écrans responsables ?

Sollicitation excessive de la vision de près, toxicité de la lumière bleue : les abus d’écrans sont-ils mauvais pour les yeux de nos enfants ? A court terme, oui, puisque de longues heures passées sur une tablette ou un ordinateur peuvent engendrer une fatigue oculaire. Celle-ci se traduit de plusieurs façons : vision trouble, picotements, yeux secs ou rouges, maux de tête... Pour épargner à nos enfants ces désagréments, les conseils sont les suivants :

  • privilégier des temps d’utilisation courts et alterner les activités (si possible en extérieur)
  • faire des pauses régulières en cas d'utilisation prolongée (plus de 20 mn)
  • tenir l’écran à distance raisonnable (au moins 20 cm pour un smartphone ou une tablette)
  • veiller à ce que la pièce soit bien éclairée
  • porter ses lunettes de vue (ou ses lentilles) quand elles sont prescrites.

En revanche, le port de lunettes filtrantes, plutôt réservé au travail intensif sur écran, n'apparaît pas nécessaire, si l’on part du principe que l’enfant ne passera que de courts moments sur la tablette ou l’ordinateur. S’agissant des effets à long terme sur la vue, les choses sont moins claires. Il y a certes un constat, notamment souligné par l’Association nationale pour l’amélioration de la vue (AsnaV) : la démultiplication des écrans dans l’environnement s'accompagne d’un accroissement du taux de myopie chez les jeunes adultes ces dernières années. Mais aucune étude épidémiologique n’est parvenue à établir un lien de causalité entre les deux phénomènes.

Les dernières recherches s’orientent plutôt vers l’impact du temps croissant consacré aux activités d’intérieur. Ces études suggèrent en effet un rôle bénéfique joué par les ultra-violets, engrangés lors des activités d'extérieur, pour prévenir le développement de la myopie chez les jeunes. Affaire à suivre...

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