L’opérateur historique frappe fort : dès le 18 mai, tous ses abonnés mobiles Orange et Sosh qui partiront en voyage dans un pays de l’Union européenne pourront compter sur les appels, SMS/MMS et l’Internet inclus dans leur forfait « entièrement utilisables sans surcoût », comme s’ils se trouvaient en France, et ce toute l'année.
Avec un mois d’avance, Orange se met donc en conformité avec le nouveau règlement européen en matière de roaming, et fait même le pari d’aller beaucoup plus loin que ce que demandait Bruxelles. Ce qui lui permet, au passage, d’accoucher de conditions d’utilisation simples pour ses clients, plutôt qu’une application à la lettre de la future réglementation européenne, qui risquait de se révéler illisibles pour les abonnés. Mais aussi de prendre une bonne longueur d'avance sur ses concurrents, notamment SFR et Free Mobile.
Le mobile en Europe sans restriction… ou presque
Le changement sera automatique et gratuit : dans deux semaines, les abonnés à un forfait Orange ou à une offre mobile Sosh pourront donc employer leur forfait mobile comme bon leur semble lors de leurs vacances et autres déplacements professionnels dans les Etats-membres de l’UE. Plus aucun risque de surfacturation dans l’un des 28 Etats membres, ainsi que la Suisse et Andorre, tant que ces usages restent inclus dans le forfait : si ce dernier comprend 2h d’appels, SMS/MMS illimités, vous pourrez en disposer à votre guise où que vous vous trouviez en Europe, pour des communications vers l’Europe et la France métropolitaine.
De même pour les appels illimités, qui le seront aussi depuis l'Europe. Concernant les appels hors-forfait (au-delà de l’enveloppe de 2h par exemple), le temps de communication en dépassement sera facturé au tarif national.
Côté data, toute l’enveloppe de votre abonnement, qu’il s’agisse de 1, 30 ou 40 Go, sera disponible où que vous vous trouviez dans l'UE, en Suisse et en Andorre. Pour profiter, par exemple, de l'ensemble de vos services de divertissement (TV, vidéo, musique...) même en vacances. Si votre forfait prévoit un débit réduit en cas de dépassement de cette allocation, il en sera de même en Europe, sans surfacturation. Si ce n’est pas le cas (cas des offres Sosh 2h+50 Mo et illimité + 50 Mo), le Mo hors-forfait sera également facturé au tarif national, soit 0,05 centime.
Uniquement depuis l’Europe...et les DOM
Deux choses à garder à l’esprit : ces conditions d’utilisation sont valables pour les usages depuis l’Europe, France excepté. Concernant les appels depuis la métropole vers l’Europe ou le reste du Monde, les tarifs en vigueur avant le 18 mai chez Orange continueront de s’appliquer.
De même, Orange nous a confirmé que l’utilisation du forfait depuis les DOM comme en métropole sera incluse aux mêmes conditions que depuis l'Europe.
Data, 4G : Orange renvoie Free dans les cordes
Autre remarque : alors que Free avait tenté le coup de com sur la possibilité d’utiliser son forfait à 19,99€/mois (appels/SMS et 5 Go par mois) dans l’UE comme en France en mars dernier, le voilà pris à son propre jeu. Il se voit en effet surclassé sur plusieurs plans. D’abord par la possibilité, chez Orange, d’utiliser l’intégralité de son enveloppe data, et pas seulement le minimum prévu par le nouveau règlement européen (équivalent à 5 Go chez Free). Ce qui tient aussi du coup de com' de la part d'Orange, étant donné l'usage somme toute modeste de la data par ses abonnés, a fortiori en voyage à l'étranger.
Plus intéressante, en revanche : la possibilité de se connecter en 4G partout en Europe pour les clients de l'opérateur historique (ainsi que SFR), quand Free ne propose que la 3G. Ce dernier garde toutefois pour lui l’utilisation du forfait dans un certain nombre d’autres pays comme en France (Amérique du Nord, Australie, Afrique du Sud, Norvège, Israël…).
Utilisation raisonnable
Qu’ils soient abonnés Orange, Free ou SFR, les utilisateurs se déplaçant très souvent en Europe devront toutefois respecter des règles d’ « utilisation raisonnable », qui visent entre autres à éviter que ne prolifère le trafic de cartes SIM d’un pays à l’autre. A savoir être titulaire d’une offre mobile d’un Etat membre « où il réside ou avec lequel il a des liens stables impliquant une présence fréquente et significative sur son territoire », précise Bruxelles. Les opérateurs seront fondés à demander à un abonné de régulariser sa situation s’ils observent, sur une période de quatre mois consécutifs, une activité anormalement élevée de la carte SIM en dehors de leurs frontières comparé à l’utilisation en France, éventuellement couplée à une absence prolongée du territoire. Les abonnés auront alors deux semaines pour régulariser leurs usages...