Bilan au 1er janvier 2017 : la situation s’améliore nettement sur les centres-bourgs en zone blanche pour la desserte Internet haut-débit en 3G. L’objectif de 100% des communes couvertes au 30 juin 2017 semble toutefois avoir du plomb dans l’aile, en raison de blocages imputables aux pouvoirs publics. Satisfecit également sur le déploiement de la 4G en « zones peu denses », où les opérateurs se disent en avance sur leurs obligations.
Couverture voix/SMS : recherche pylônes désespérément
Premier volet de l’observatoire de l'Arcep : le programme zones blanches-centres-bourgs, dont l’un des objectifs était d’apporter, au 31 décembre 2016, une connectivité mobile voix et SMS à l’intégralité des 3 800 communes identifiées comme mal desservies. Déjà à 91% en janvier 2016, le taux de couverture en la matière n’a progressé que d’un modeste point en un an, à 92% au 1er janvier 2017.
Si cette mesure plafonne, c’est parce que « l’immense majorité des centres-bourgs restant attendent la construction, par les pouvoirs publics, d’un pylône pour être couverts », précise l’Arcep. Du côté des opérateurs, en charge de l’implantation de ces infrastructures sur certaines communes, 4 sites restent à équiper, dont 3 où ils évoquent des « difficultés d’implantation du pylône ».
Couverture Internet 3G en forte progression
Une carence en équipements dédiés que signalait déjà en janvier la Fédération française des télécoms. Et qui, mécaniquement, risque de mettre à mal l’objectif de 100% des centres bourgs en zones blanche couvert en Internet mobile haut-débit (3G) d’ici au 30 juin 2017.
En attendant, le taux de couverture global de ces territoires, qui représentent 1% de la population, a largement progressé, passant de 45% en janvier 2016 à 75% début 2017. Avec un effort particulier des opérateurs en fin d’année, puisqu'on observe un bond de 18 points entre octobre et janvier par rapport au trimestre précédent ! SFR s’est montré le plus volontaire, passant de 39% de couverture il y a un an à 76%, suivi de Bouygues (de 53% à 84%) et d’Orange (de 57% à 79%).
Le cas Free en zones blanches
Free, dont le taux de couverture ne figure pas dans l’infographie de l’Arcep pour cause d’entrée plus tardive dans le programme (2016), propose pour sa part du réseau dans quelque 1 700 des 3 800 communes concernées, selon les informations disponibles en open data en complément de l’observatoire. Maxime Lombardini, directeur général d’Iliad, a toutefois assuré il y a peu devant les parlementaires que le quatrième opérateur sera « présent sur l’ensemble des sites de ce programme d’ici la fin juin ».
Le dirigeant avait également rappelé son statut, sur « un peu moins de 300 sites », d’« opérateur leader », c’est-à-dire d’interlocuteur unique avec les pouvoirs publics pour déterminer, notamment, le lieu d’implantation des pylônes. A noter que, sur toutes les communes où Free Mobile s’est vu confier ce rôle, il est indiqué que « le site n'ayant été mis à disposition par les pouvoirs publics, l'opérateur leader n'est pas en mesure d'assurer la couverture du centre-bourg ».
4G en zones peu denses : les opérateurs en avance
Dernier volet de l’observatoire de l’Arcep : l’avancée du déploiement de l’Internet mobile très haut débit sur les territoires dits « peu denses », qui représentent 18% de la population. Là aussi, les opérateurs semblent avoir joué le jeu. Suite à l’attribution des fréquences 800 MHz, ils s’étaient vu imposer une obligation de couverture de 40% minimum sur ces zones au 17 janvier 2017. Mission accomplie haut-la-main par Orange (54%), Bouygues (52%) et SFR (50%).
Des résultats satisfaisants, surtout pour les deux derniers, qui partaient de loin, puisqu’ils affichaient respectivement des taux de couverture 4G en zones peu denses de seulement 12% et 8% il y a un an (et encore 32% seulement pour SFR il y a trois mois). Chiffres que l’Arcep entend toutefois vérifier grâce à une « campagne de mesures sur le terrain dans les prochaines semaines en vue de s'assurer du respect effectif de l'obligation par chacun des trois opérateurs ». Rappelons que Free Mobile n’était pas soumis à cette contrainte puisque absent de la bande de fréquence 800 MHz. Il lui incombera toutefois, sur la bande 700 MHz, de couvrir en 4G 50% de la zone concernée d’ici au 17 janvier 2022...