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La moitié des départements n'ont pas 50 supports 4G actifs

L'ANFR a publié en même temps que son observatoire 4G, la synthèse des autorisations et mises en service pour chaque département. Elle montre la stratégie globale des opérateurs, qui lèse aujourd'hui les zones rurales.Depuis le début du déploiement intense du très haut débit mobile, les opérateurs communiquent sur le nombre de villes accueillant la 4G et le taux de couverture de la population au niveau national. Les cartes mises à disposition sur leur site internet montrent graphiquement les zones couvertes ou non (carte de Bouygues ci-contre). Les habitants des grandes métropoles sont quasi assurés de réceptionner la 4G d'un des quatre opérateurs, mais qu'en est-il des départements moins peuplés ? Dans quel ordre les zones seront-elles traitées ?

La moitié des départements n'ont pas 50 supports 4G actifs
Mathilde Guée - publié le 09/01/2014 à 12h11

Evidemment, Orange, Bouygues Telecom, SFR et Free se sont d'abord concentrés sur les villes très denses, pour couvrir rapidement un taux important de la population. Ainsi, les cinq départements qui accueillent début 2014 le plus de supports 4G activés sont :
- Paris avec 804 supports 4G en service
- Le Rhône avec 669 supports 4G en service (son chef-lieu Lyon est la 3ème ville la plus peuplée de France)
- Les Bouches-du-Rhône avec 660 supports 4G en service (son chef-lieu Marseille est la 2ème ville la plus peuplée de France)
- Le Nord avec 484 supports 4G en service (le département compte la population la plus élevée avec environ 2.6 millions d'habitants)
- Les Hauts-de-Seine avec 428 supports 4G en service

A eux cinq, ces départements représentent 16% de la population métropolitaine, et accueillent aujourd'hui sur leur territoire, 29% du parc de supports 4G activés. L'objectif premier des opérateurs consiste donc à couvrir les zones très denses et de manière optimale afin de s'assurer la satisfaction d'un pourcentage de la population non négligeable. Pour illustrer la rapidité du déploiement en seulement une année, citons Paris qui abrite aujourd'hui presqu'autant de supports 4G actifs (804) que de 3G (944).

Cependant, la synthèse de l'ANFR montre également les départements complètement oubliés de la 4G. Cinq d'entre eux ne possèdent aucun support 4G, neuf autres possèdent entre 1 et 7 supports actifs, et ils sont la moitié à en posséder moins de 50.

Le Cantal, la Creuse, la Lozère, la Meuse et l'Yonne n'ont aucun support 4G allumé sur leur territoire, et aucun accord n'a été signé (sauf deux dans la Creuse). Ce constat s'explique inévitablement par les caractéristiques démographiques de ces départements, qui ne dépassent pas les 200 000 habitants (sauf l'Yonne), comme d'ailleurs la majorité de ceux qui ne comptent pas plus de 10 supports 4G activés. Ils font également partie de ceux qui possèdent le moins de supports 3G. Une raison qui explique sans doute le désintérêt des opérateurs.

89 yonneSeul l'Yonne sort du lot. Il est étonnant de constater que sur ce département qui rassemble plus de 350 000 habitants (dont plus de 90000 sur Auxerre), aucune antenne 4G ne soit déployée. Mais que font les opérateurs ? Alors que le département 89 vient à peine de résorber ses dernières zones blanches 2G (action terminée en 2012), la migration vers la 3G n'a toujours pas été mise en oeuvre par les opérateurs, regrette André Villiers, Président du Conseil Général. Par ailleurs l'Yonne fait également face à un retard dans l'accès internet fixe à très haut débit : aujourd'hui aucune commune de son territoire n'est fibrée. Dans son SDTAN (Schéma directeur territorial d'aménagement numérique), le Conseil Général demande aux collectivités de s'engager localement dans ce déploiement, afin d'atteindre une couverture au FttH pour 62% de la population d'ici 2025 (la communauté d'agglomération d'Auxerre et la ville de Sens seront traitées par l'opérateur Orange d'ici 2020). Dans cet objectif, il précise la nécessité de raccorder les points hauts mobiles au réseau de collecte optique, pour permettre le déploiement de la 4G. La rapidité du déploiement de l'un risque donc de contraindre en partie le déploiement de l'autre.

Mais ces cinq départements, entre autres, peuvent compter sur un avantage. Dans sa décision de mai 2011 proposant les modalités et les conditions d’attribution d’autorisations d’utilisation de fréquences dans la bande 800 MHz en France métropolitaine, l'ARCEP a établi une liste de communes intégrant des zones de déploiement prioritaire. Parmi celles-ci, on retrouve 69.3% des communes de la Creuse, 89.4% des communes de l'Yonne, 95% des communes du Cantal, 99.8% des communes de la Meuse et 100% des communes de la Lozère. Elles bénéficient ainsi d'une obligation de couverture 4G de l'ordre de 40% de la population pour janvier 2017, et de 90% de la population pour janvier 2022. Les opérateurs de téléphonie mobile n'auront donc pas le choix. Après avoir couvert les agglomérations très denses, ils vont devoir s'intéresser aux secteurs les plus délaissés. Mais cette bonne nouvelle pour une partie de la population suppose que les habitants d'une zone "intermédiaire" (non prioritaire et non dense) devront faire preuve de patience pour réceptionner un réseau 4G.

calendrier de déploiement 4g de l'arcep

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