Les Français vont-ils adopter le réseau mobile de 5e génération ? Alors que le coup d'envoi des enchères 5G vient d'être donné, le spécialiste des télécommunications Ericsson s'est intéressé à l'appétit des Français pour cette nouvelle technologie. Une étude dévoilée hier par l'industriel suédois, lui même fabricant d'antennes 5G, tend à démontrer qu'une part non négligeable des utilisateurs de téléphonie mobile envisagent de sauter le pas. Mais aussi que les Français s'estiment globalement mal informés sur la 5G.
3,5 millions d'abonnés 5G d'ici un an ?
La 5G monopolise les conversations actuellement, mais une chose est sûre : au départ, tout le monde ne pourra pas l'avoir. Parce que le déploiement du réseau qui la transporte sera très progressif, et aussi parce qu'il sera nécessaire de changer de téléphone pour avoir la 5G. Et on s'en doute, ce ne seront pas les terminaux les plus abordables, même si leur prix baisse rapidement : il en apparaît désormais sous la barre des 300 euros.
Les finances des Français pourront-elles suivre alors que le Covid-19 pèse de tout son poids sur le contexte économique ? L'étude publiée hier par l'Ericsson ConsumerLab se veut optimiste : 20% des utilisateurs français de smartphones seraient prêts à changer d'appareil pour en acquérir un qui soit compatible 5G. Et ce dans les 6 à 12 prochains mois. Un chiffre qui place la France légèrement en deçà de la moyenne des pays dans lesquels les consommateurs ont été sondés.
Source : Etude Ericsson ConsumerLab, 5G consumer potential amidst COVID-19
Mais cela n'en incite pas moins à l'optimisme du côté de l'industriel suédois. Ce dernier estime ainsi que "3,5 millions d'abonnés français pourraient passer à la 5G dès que les réseaux commerciaux et la couverture seront disponibles en France".
Un chiffre à prendre néanmoins avec des pincettes. D'abord parce que le chiffre de 20% évoqué plus haut porte sur les "primo-adoptants français", précise le communiqué d'Ericsson, expression dont on ne sait pas trop à quelle population elle se réfère (nous lui avons demandé et attendons sa réponse). Difficile, alors, de comprendre comment le constructeur en déduit ce chiffre de 3,5 millions d'abonnés potentiels, à supposer que la couverture 5G d'ici un an sera suffisante pour atteindre de tels effectifs.
5G : plus de 60% des Français n'y voient pas clair
Pour Ericsson, la tendance n'en apparaît pas moins prometteuse. Et d'autant plus que, face aux apports potentiels de la 5G, les Français s'avèrent prudents, mais pas fermés. Ainsi, 50% des sondés qui ne prévoient pas de passer en 5G pourraient changer d'avis si le nouveau réseau est la condition sine qua non pour profiter de "nouvelles applications". Un potentiel difficile à promouvoir puisqu'il reste à inventer, ce qui aboutit trop souvent, pour l'heure, à cantonner l'intérêt du futur réseau mobile à une simple augmentation des débits.
70% des sondés aimeraient ainsi qu'on leur explique mieux l'intérêt de la 5G, une inconnue de plus dans un débat où les consommateurs peinent à se repérer. Ils sont aussi 62% à confier ne pas parvenir à démêler le vrai du faux sur la 5G, et la moitié à déclarer que Youtube et les réseaux sociaux ont contribué à façonner leur opinion. Enfin, la moitié des personnes interrogées indiquent faire confiance aux explications des opérateurs sur le sujet, mais moins de 10% aux gouvernements ou aux journalistes. De notre côté, nous avons concocté quelques guides pour vous aider à comprendre la 5G : n'hésitez pas à les consulter pour tenter d'y voir plus clair.