Pour anticiper les interférences, des tests ont été réalisés à Laval en 2011, et plus récemment à Saint-Etienne. Même si les premiers résultats confirmaient des problèmes d'interférences (une dizaine d'immeubles, soit 300 à 400 personnes privés de TNT à Laval), les opérateurs ont reçu l'autorisation de déployer leurs antennes 4G. Eric Besson, alors ministre en charge de l'Economie, estimait à l'époque que seuls 2% des foyers risquaient d'être touchés.
Or depuis le début du déploiement du très haut débit mobile en début d'année, près de 1500 immeubles n'ont pas pu réceptionner la TNT, pour moins de 300 antennes activées. Sachant qu'aujourd'hui, le réseau 4G est déployé à seulement 10%, que se passera-t-il quand d'ici trois ans, plus de 10 000 antennes seront en fonctionnement sur la bande de fréquences 800 MHz ? Il faudra sûrement multiplié par dix, le nombre de foyers touchés par le brouillage...
De leur côté, les opérateurs de téléphonie mobile ne souhaitent pas abandonner cette bande de fréquence, qui leur a coûté 2.6 milliards d'euros. Mais la note pourrait bien s'alourdir, puisque lorsqu'un abonné ne reçoit plus la télévision numérique, c'est à l'opérateur d'intervenir. Il prend en charge la venue d'un antenniste qui placera un filtre neutralisant le brouillage. Une telle intervention coûte environ 100€. Alors que SFR relativise, Bouygues Telecom s'inquiète des conséquences et a demandé l'aide de l'Etat, qui a refusé.
Bientôt les licences 700 MHz pour la 4G. La polémique ne s'arrête pas là. L'Etat envisage de réattribuer une autre partie des fréquences exploitées par la TNT. Dans cette vente, le Gouvernement compte récolter trois milliards d'euros, qui pourraient financer le ministère de la Défense.
Les professionnels de la télévision voient ainsi leur secteur déstabilisé. Non seulement ils doivent supporter les risques de brouillage, mais ils perdent aussi la possibilité d'étendre leur offre télévisuelle : manque de place pour de nouvelles chaînes ou pour une évolution vers la Haute Définition...