Les locomotives de l'Europe
Parler à l'échelle Européenne, surtout dans le domaine du Très Haut Débit, est toujours délicat, avec de grandes disparités selon les pays, mais les chiffres de l'IDATE mettent en évidence quelques pays qui ont fait de gros efforts. Le très bon élève est sans aucun doute l'Espagne, qui a gagné sur l'année 2014 seule 800 000 abonnés au FTTH/B. L'opérateur Telefonica a notamment décidé d’accélérer ses déploiements afin de couvrir 10 millions de foyers à la fin de l’année 2014, comparés au moins de 4 millions à fin 2013.
Evidemment, la Russie avec plus de 35 millions de foyers éligibles et plus de 13 millions d'abonnés domine l'Europe. La Roumanie a elle aussi considérablement augmenté son nombre d'abonnés, tout comme la Turquie et les Pays-Bas pour lesquels on enregistre, respectivement une croissance des abonnés en 2014 de 24% et 39%.
Et le marché français ?
Pour ce qui nous intéresse concrètement, malgré une année 2014 moins dynamique que ce qui était escompté dans les investissements, l'IDATE annonce une croissance des abonnés en 2014 de 25% pour la France. Notre pays se distingue également par des projets de déploiement issus du Plan national Très Haut Débit, même si la plupart sont encore dans leur première phase de mise en place. Ils représentent néanmoins un total de 600 000 foyers desservis à fin 2014. Quand au nombre d'abonnés, si les Pays-Bas affichent par exemple une croissance de 65%, la France, le Portugal, la Turquie et la Suisse ont également connu une forte croissance de leur base d’abonnés, pour des taux compris entre 32 et 79%
Le rôle clés des opérateurs alternatifs et l’accélération des opérateurs historiques
A fin 2014, les opérateurs alternatifs sur le marché des déploiements FTTH/B représentent 45% des foyers desservis en EU-35 à fin 2014 (et 67% pour l’EU-39, du fait du poids particulier des acteurs russes et ukrainiens). On peut noter sur 2014 l'entrée récente de nouveaux acteurs sur des marchés matures comme la Suède ou les Pays-Bas, soutenus par des fonds d’investissements qui viennent renforcer leur stratégie FTTH/B. Malgré une légère baisse en 2014, les Collectivités locales qui ont lancé des projets de déploiement FTTH/B sur leur territoire représentent toujours 9% des foyers desservis dans l’ensemble de l’EU-35.
Pour ce qui est des opérateurs historiques, ils représentent 46% des foyers desservis dans l’EU-35 à fin 2014, en croissance de +3% comparée à l'année précédente. Parmi les plus dynamiques, outre Telefonica en Espagne (de 1,7 million de foyers desservis en 2013 à plus de 6 millions en 2014), on retrouve Orange en seconde position (+897 000 foyers desservies), puis TeliaSonera en Suède (+416 000), KPN/Reggefiber aux Pays-Bas (+312 000) et Turk Telekom en Turquie (+300,000).
Parmi les autres pays remarquables, on peut distinguer les Pays-Bas où le nombre d’abonnés FTTH/B a augmenté de 65%. La France, le Portugal, la Turquie et la Suisse ont également connu une forte croissance de leur base d’abonnés, en ligne avec celle observée en 2013, pour des taux compris entre 32 et 79%
La FIRIP et l'ELFA doute du THD pour tous les européens d'ici 2020...
Enfin, la FIRIP et 9 autres associations européennes ont lancé l'ELFA (European Local Fibre Alliance), une initiative qui a pour finalité de coordonner les actions des professionnels et des institutions pour développement le FTTH/B plus efficacement. L'ELFA supporte bien sûr le 'Digital Agenda for Europe 2020' initié depuis 2010, qui vise notamment, à assurer à tous les européens un accès au THD (au minimum 30 Mbit/s) à l'horizon 2020. Cependant l'organisme doute sérieusement de la capacité de l'Europe pour atteindre ces ambitions et propose à l'Europe de se fixer de nouveaux objectifs :- d'ici 2025, au moins 50% des foyers européens connectés avec des débits de 1 Gbit/s en flux descendant et 500 Mbit/s en débit montant- d'ici 2025, 100% des foyers européens et des entreprises dotés d'un accès à Internet THD avec au moins 100 Mbit/s en download et 50 Mbit/s en upload.
