Concrètement, le vote du Conseil Général ne signifie absolument pas que tous les charentais seront fibrés dans les 5 prochaines années. Un tel projet est estimé à plus de 300 millions d'euros ! La première phase des travaux se concentrera sur la création d'une boucle départementale de fibres optiques couvrant les sites prioritaires tels que les établissements scolaires, les hôpitaux et les zones d'activités.
Le plan du CG16 prévoit parallèlement de tirer la fibre optique jusqu'à l'abonné (FTTH) dans 13000 foyers. Aucune indication des communes concernées par le FTTH n'a été fournie. On peut supposer que les villes d'Angoulême et de Cognac ne seront pas concernées : la première bénéficie déjà d'une délégation de service public avec l’opérateur Covage (Solstice Grand Angoulême) tandis que la seconde sera fibrée par Orange entre 2014 et 2020.
Selon le journal Sud-Ouest, certains élus ont voté contre ce plan jugé insuffisant. "Il faudrait que le département investisse à hauteur de 30 millions pour cette première phase, afin de prendre un avantage concurrentiel sur nos voisins" précise Francois Bonneau, leader de l'opposition. Le Président du Conseil Général, Michel Boutant, rappelle à l'inverse que la Charente " ne peut pas vivre constamment à crédit sous prétexte qu'il faut toujours être plus moderne".
Le plan de déploiement de la fibre optique sera donc progressif. Reste la question de la modernisation de l'actuel réseau radio cofinancé, construit et et géré par l'opérateur Alsatis. Ce réseau permet actuellement aux charentais mal desservis par l'ADSL de bénéficier d'une connexion Wifi jusqu'à 4 Mbit/s.
Une expérimentation a été mise en place en 2013 pour fibrer des antennes WiFi et booster les débits dans la région de Cognac. Résultat : la vitesse théorique maximum est désormais annoncée jusqu'à 20 Mbit/s en réception et jusqu'à 5 Mbit/s en émission, soit l'équivalent d'une connexion satellite.
Le schéma directeur territorial d'aménagement numérique de la Charente estime à 11 millions d'euros le coût de la montée en débit radio pour couvrir les zones non pourvues d'un débit Internet supérieur à 6 Mbit/s (35% de la population du département).