La presse écrite lourdement impactée par le coronavirus
Rien ne va plus pour la presse écrite, très fortement touchée depuis le début de la crise sanitaire liée à la propagation du Covid-19. Si les magasins de presse font partie des commerces qui peuvent maintenir leur activité pendant le confinement, force est de constater que beaucoup ont préféré baisser le rideau.
En France, le 20 mars, trois jours après les annonces du Président Emmanuel Macron visant à limiter la liberté de circulation pour éviter la propagation du coronavirus, un quart des points de vente sont restés fermés. Quant à ceux qui sont toujours ouverts, beaucoup limitent leurs horaires d'ouverture. Et, en plus, ils ne font plus vraiment recette. Les gens ne s’aventurent pas dans les rues pour acheter un journal.
Résultat, les ventes au numéro s’effondrent. Les premiers chiffres, annoncés par Médias France donnent une idée de la crise que traverse la presse écrite depuis le début de la pandémie. Le 18 mars, le chiffre d’affaires lié à la vente des journaux enregistrait une baisse de 43,7%. Une chute aussi spectaculaire qu’inquiétante si la situation venait à perdurer encore longtemps.
Et, ce n’est pas le seul problème que connaît actuellement la presse écrite depuis le début du confinement. En effet, la distribution des journaux dépend pour une part des services de La Poste. Or, l’entreprise a considérablement baissé ses tournées. Déjà réduites à quatre jours par semaine, elles vont encore diminuer, avec un nombre de jours travaillé qui passera à trois jours.
Pas de journaux trois jours par semaine. Nous déplorons que #LaPoste renonce ainsi à la continuité de sa mission de service public, alors même que nos lecteurs ont plus que jamais besoin d’information. https://t.co/PBa0NUqSCK
— Alexis Brézet (@abrezet) March 26, 2020
"C’est un coup dur, nous étions en continuité d’exploitation avec une production et une distribution qui tenaient remarquablement bien et on s’en félicitait, réagit Marc Feuillée, président du Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN) et directeur général du groupe Figaro. Mais en passant à trois jours de distribution par semaine, cela dégrade nettement notre offre, alors même que nos équipes sont très mobilisées et que nous sommes en ce moment particulièrement utiles à nos lecteurs. Nous comptions beaucoup sur la continuité du service public. Nous sommes très déçus."
Les bouquets presse numérique : une solution à la crise
Journaliste au Figaro, Soline Roy a publié un tweet qui ressemble autant à un cri du cœur qu'à un appel à l'aide : "Abonnez-vous à nos sites web. Sinon, certains d’entre nous mourront". Peut-être que Le Figaro n’est pas le premier menacé. Mais, les petits éditeurs qui n’ont pas la même assise financière le sont clairement.
Abonnez-vous à nos sites web. Sinon, certains d'entre nous mourront. https://t.co/wMd3bfUclf
— Soline Roy (@so_sroy) March 25, 2020
Depuis des années, on sait que l’avenir de la presse passe par le numérique. C’est encore plus vrai actuellement avec la pandémie. Aujourd'hui, tous les titres de presse, ou presque, disposent d’un site web avec différentes formules d’abonnement. Comptez entre 5€ et 10€/mois pour avoir un accès illimité à votre journal. Rapporté au prix journalier de votre quotidien, c’est clairement pas cher. Pour autant, certains hésitent encore à franchir le pas.
Mais, il existe une formule qui attire de plus en plus de clients : les kiosques numériques. Il s’agit d’applications, comme Cafeyn, Pressmium, ePresse ou SFR Presse, qui permettent d’avoir un accès illimité à des centaines de journaux ou de magazines réunis dans un seul et unique abonnement. En moyenne, ces bouquets de presse numériques coûtent entre 10 et 15€/mois. Des abonnements à des prix attractifs qui séduisent encore plus en cette période de confinement. "On constate une augmentation significative de la consommation. Les lecteurs, confinés chez eux, se tournent vers les plateformes de contenus de divertissement et d’information", témoigne Aloïs Bazin de Jessey, le co-fondateur de Pressmium, dans une interview accordée à CB news.
Plus qu’un engouement soudain, il s’agit d’une tendance de fond. La presse en ligne, et notamment les kiosques numériques sont l’avenir. D'ailleurs, les opérateurs télécoms, qui ont de plus en plus une approche servicielle pour attirer de nouveaux clients l’ont bien compris. En effet, Cafeyn est en bonus gratuit pour les abonnés Bbox Ultym de Bouygues, ePresse est à 1€/mois pendant trois mois au lieu de 9,99€/mois pour les abonnés Orange, enfin, SFR Presse Premium est à 5€/mois au lieu 10€/mois. À noter, aussi, que Cafeyn est inclus dans les offres Canal.