Les smartphones sont devenus devenir de véritables assistants personnels utilisés en permanence : en réunion, en regardant la TV, en marchant, voire même lors des moments entre amis ou même en conduisant, et ce à tous moments de la journée comme de la nuit. Deux études menées respectivement par le cabinet Deloitte et par le constructeur Ericsson sont sorties fin novembre et décrivent les nouveaux usages et leurs conséquences sur le marché des smartphones et des opérateurs mobiles, en France et dans le monde : explosion des datas, multiplication de vente de smartphones, connectivité améliorée : autant de prévisions qui devraient accompagner des usages en pleine mutation.
Les Français regardent leurs smartphones 900 millions de fois par jour
L’étude Deloitte révèle ainsi que 16% des Français consultent leur smartphone dans les cinq minutes qui suivent leur réveil. La même étude indique que les Français regardent ainsi leurs smartphones 900 millions de fois par jour !
Le smartphone est véritablement rentré dans les mœurs. Aujourd’hui 76% des mobiles vendus en France sont des smartphones et le taux d’équipement atteint 50% pour les 11 ans et plus. Les constructeurs améliorent sans cesse les performances des mobiles qui tendent vers davantage d’autonomie et de puissance, mais aussi de confort, pour un usage de plus en plus connecté que ce soit à la maison ou au bureau, mais aussi au restaurant, en soirée, en mobilité…
Les contenus multimédia, au cœur des usages actuels
Les Français sont de plus en plus enclins à prendre des photos, regarder des vidéos, télécharger des applications, lire les informations, regarder la télévision depuis leurs smartphones. C’est surtout le modèle de la « short video » qui se répand : ces petites vidéos de 5 à 15 secondes disponibles en autoplay (lancement automatique) sur les réseaux sociaux : 26% des détenteurs de smartphones en regardent une à deux fois par semaine et 45% en ont déjà regardé. Néanmoins les vidéos plus longues (émissions télévisées, films, séries) ne sont pas en reste :10% des détenteurs de smartphones ont déjà regardé la télévision en ligne depuis leurs téléphones.
La prise et le stockage de photos sur smartphone sont très courants : 56% des détenteurs de smartphones prennent une photo au moins une fois par semaine via leur mobile. Ceci s’explique par la qualité des appareils photos des téléphones et les capacités de stockage. Les selfies sont l’usage qui découle de ces pratiques : argumentaire de vente de smartphones « idéaux pour les selfies », le selfie a été déclaré « mot de l’année » par l’Oxford English Dictionnary et les « perches à selfie » ont débarqué sur le marché.
La 4G prend de l’ampleur, la 5G en ligne de mire
Avec ces usages multimédias en pleine expansion, la 4G prend aussi de l’ampleur et devient le moyen privilégié pour se connecter à Internet en déplacement : 65% des Français qui se connectent à Internet depuis leur smartphone ne cherchent même pas à le connecter en Wifi, ce taux monte à 77% pour les utilisateurs ayant accès à la 4G. Et l’étude Deloitte montre aussi que les détenteurs 4G utilisent plus leurs smartphones pour des applications quotidiennes que les autres (traitement des mails, réseaux sociaux, usage vidéo…). Cependant, malgré le développement de la 4G, le Wifi reste un moyen de connexion privilégié pour les Français, pour les smartphones, mais surtout pour les tablettes où le Wifi est utilisé par 96% des usagers, et surtout à domicile (78% des détenteurs de smartphones se connectent au Wifi à domicile et 33% à l’extérieur).
La 5G est la prochaine étape dans l’amélioration des réseaux. Une étude Ericsson indique ainsi que 150 millions d’abonnements 5G devraient être souscrits dans le monde d’ici 2021. La Corée du Sud, la Chine et les Etats-Unis devraient être les premiers à proposer ce type d’abonnements.
Avec les réseaux 5G, les usages devraient changer en particulier sur la consommation de vidéos sur mobiles et en conséquence et la connexion des appareils entre eux, les consommations data devraient aussi évoluer. En Europe, la consommation moyenne mensuelle est évaluée aujourd’hui à 2Go environ. L’étude Ericsson prévoit un passage à 18Go mensuels moyens d’ici 2021 !
Roaming, applications de streaming musical et vidéo, enveloppes datas : critères décisifs dans l’acquisition d’un forfait mobile
87% des Français ont souscrit un abonnement mensuel auprès d’un opérateur, mais 46% des détenteurs de téléphones ont changé d’opérateur ces trois dernières années, signe que les usagers sont très à l’écoute du marché et de ses tendances. On note une vaste progression de souscriptions à des forfaits « SIM only » qui n’incluent pas le téléphone qui peut s’expliquer en partie par le développement des offres low-costs des opérateurs, le prix étant, loin devant les autres, le premier critère de choix de son opérateur téléphonique. Les packs prépayés sont en nette baisse, nettement concurrencés par ces offres low-costs, avec des tout petits forfaits sans engagement dès 2 euros et des opérateurs qui annoncent les uns après les autres la fin de leurs cartes prépayées, comme pour Virgin Mobile dernièrement.
La fin du roaming ?
L’utilisation du roaming, c’est-à-dire, l’utilisation de son smartphone à l’étranger est différent de celui dans son pays habituel de résidence : appels, SMS et surf sur internet sont nettement moins utilisés comme le révèle l’étude Ericsson. Une tendance qui devrait évoluer en particulier en 2017 en Europe, une date à partir de laquelle, les frais d’itinérance seront abolis dans toute l’Union Européenne. Cependant, les opérateurs n’ont pas attendu ces directives pour commencer à proposer des frais de roaming réduits et de plus en plus de destinations incluses dans leurs forfaits mobiles.
Monétisation des données mobiles
Il y a un lien véritable entre accroissement de la vitesse de connexion et la consommation de données mobiles. La façon la plus directe de monétiser ces contenus passe par la monétisation des données mobiles et c’est aussi pour cette raison que de nombreux opérateurs incluent des applications liées aux médias pour encourager à l’utilisation de plus en plus de data et comme argument commercial dans leurs packages. L’étude Ericcson révèle que l’inclusion d’une offre de streaming musical dans une offre mobile peut être un critère décisif dans le choix d’un opérateur mobile.
Recycler son smartphone, nouvelle tendance lucrative
Il est aujourd’hui très facile et même parfois assez lucratif de revendre son smartphone que ce soit auprès de son opérateur, d’enseignes high-tech ou de sites spécialisés comme Love2Recyle. C’est aussi une nouvelle tendance : un Français sur 10 est un adepte du marché de l’occasion pour mobile, préférant un bon état et un prix nettement inférieur. Un chiffre qui a tendance à progresser dans un univers où le prix du neuf des modèles hauts-de-gamme peut parfois dépasser le prix d’un ordinateur, où l’évolution des technologies et du design est très rapide et où depuis 2012, le modèle « SIM only » des opérateurs est de plus en plus courant (39% des possesseurs de téléphone ont ainsi souscrit à un contrat SIM only). 31% des propriétaires de smartphones ayant renouvelé leur mobile ont opté pour une cession ou une reprise.
Le paiement mobile peine à s’installer
Nous vous en parlions récemment, le paiement mobile est un usage pour le moment très minoritaire. Le m-paiement ou paiement via mobile commence à peine : 80% des détenteurs de smartphones n’ont jamais payé via leur smartphone que ce soit dans un magasin ou même en ligne, néanmoins 21% sont prêts à l’essayer, même si près de la moitié d’entre eux (49%) sont réticents vis-à-vis de la sécurité et 41% ne voient pas réellement le bénéfice apporté par ce type de service.
Le développement de l’Internet des Objets
Ce haut taux de connectivité ne concerne pas seulement les smartphones, mais aussi les tablettes, les ordinateurs portables, et dans une moindre mesure les liseuses (avec un taux de pénétration de 9%), consoles de jeux (18%), téléviseurs intelligents (14%), systèmes de sécurité par surveillance (4%), montres intelligentes (2%), voitures connectées (1%), éclairages intelligents (1%).Deloitte définit ainsi le Français comme un « véritable digital omnivore ». Mais parmi ces nouveaux objets connectés (éclairage piloté à distance, thermostat intelligent contrôlé par une application), peu sont vraiment utilisés quotidiennement et restent à un usage « gadget » : le thermostat intelligent n’est ainsi jamais utilisé par 71% des propriétaires. Quant aux voitures connectées, nous n’y sommes pas encore : seuls 1% des Français déclarent avoir déjà eu accès à une voiture connectée. Cependant l’étude Ericsson révèle que l’intérêt est grand pour une connectivité entre objets : 52% des interrogés déclarent ainsi souhaiter plus de connectivité pour leurs TV, leurs alarmes domestiques (36%), leurs voitures (35%) et leurs appareils photos (32%).
Qui dit connectivité, dit partage des données et à ce sujet, les Français sont plutôt frileux : 56% des Français ne sont ainsi pas prêts du tout à partager leurs données.
L’enjeu de l’Internet des Objets consiste donc principalement en un vrai changement des usages et des usagers). D’une population très technophile, la cible doit se généraliser et les usages basculer sur un positionnement où le bénéfice quotidien est tangible.