Le lancement de la 5G officiellement repoussé
On s'en doutait fortement. D'ailleurs, dans un article publié le 18 mars, nous nous en faisions l'écho. Nous reprenions notamment un tweet de Sébastien Soriano, le président de l'Arcep, le régulateur des télécoms, dans lequel il évoqué un possible report du lancement la 5G, mais sans l'annoncer officiellement. "Aucun report n'est acté pour le moment. Si un nouveau calendrier devait être défini, cela sera indiqué en temps utile", tweetait Sébastien Soriano.
Il semblerait que ce "temps utile" soit venu puisque dans une interview au Figaro, publiée le 2 avril, Sébastien Soriano a levé le doute sur un report du lancement de la 5G. "Les enchères pour l'attribution de la 5G sont décalées pour des raisons matérielles, de quelques semaines. Les modalités des enchères, physiques ou en ligne, dépendront des mesures prises pour la sortie du confinement".
En cette période de confinement, imposé pour limiter la propagation du Covid-19, le réseau mobile 5G n'est clairement pas une priorité. Les opérateurs se mobilisent pour éviter la saturation des réseaux. Avec succès, jusque là : "La mobilisation a été utile et nécessaire, mais il ne faut pas dramatiser la situation, les risques de saturation du réseau existent mais sont maîtrisés. Je constate la très grande résilience du secteur des télécoms".
Ceci dit, Sébastien Soriano se veut rassurant : "Nous voulons rester dans la dynamique de déploiement de la 5G vis-à-vis du secteur. Cette technologie est importante pour la France. La saturation de la 4G justifie le déploiement de la 5G qui peut faire partie de l'arsenal de sortie de crise".
Bouygues, Free, Orange et SFR auront leur propre réseau 5G
Avec l'annonce officielle du report de la 5G, c'est l'autre information importante de l'interview de Sébastien Soriano. On sait maintenant de manière formelle que quatre opérateurs seront sur la ligne de départ pour le lancement de la 5G : Bouygues, Free, Orange et SFR. Les quatre grands opérateurs sont "qualifiés pour y participer et sont déjà assurés de disposer chacun d’un bloc de 50 MHz pour 350 millions d’euros chacun". Il s'agit d'un minimum puisqu'ils se disputeront ensuite aux enchères des 110 MHz restants, qui seront vendus par bloc de 10, au prix de 70 millions d'euros chacun.
En février dernier, Bouygues, Free, Orange et SFR avaient chacun déposé un dossier de candidature auprès de l'Arcep pour participer à la grande aventure de la 5G. L'Arcep devait les étudier un an pour voir si il respectait la feuille de route fixée par le gouvernement. On sait désormais qu'ils ont tous été validés.