La plainte de Bouygues Télécom repose sur l'hypothèse que les bridages dont seraient victimes les abonnés Free Mobile permettent à l'opérateur d'économiser des frais d'itinérance. Pour Bouygues, "si le bridage n’avait pas eu lieu, Free Mobile aurait dû répercuter les véritables coûts d’itinérance dans le prix de ses offres, ce qui l’aurait nécessairement conduit à proposer des prix plus élevés". Autrement dit, Bouygues estime que la concurrence est biaisée puisqu'une partie du modèle économique de Free consisterait à brider volontairement la connexion de ses abonnés utilisant le réseau Orange pour réduire ses coûts de production, et commercialiser des forfaits à prix cassé.
La question du bridage est récurrente depuis le lancement de free Mobile en janvier 2012. Suite à des signalements d'abonnés, l'UFC Que Choisir s'est penchée sur la question en 2013. Cet été, une enquête de 4G Mark démontrait que la vitesse diminuait systématiquement en itinérance sur certains types de fichiers (multimédias notamment).
Free Mobile ciblerait-il certains services pour diminuer la très lourde facture qu'il paye à Orange lorsque ses clients profitent de leur smartphone connecté aux antennes 3G de son concurrent ? Pour Bouygues, Free ne respecterait pas ses contrats en réduisant le débit avant que le plafond de consommation mensuelle ("fair use") soit atteint d'une part, tout en appliquant une politique de qualité de service visant à décourager les abonnés de consommer de la bande passante.
Selon des propos non officiels (en "off") rapportés par Stéphane Soumier, journaliste de BFM TV, Free ne démentirait pas le bridage mais en rejetterait la responsabilité sur son partenaire Orange. Si toutes les explications sont certes envisageables - Orange pourrait préserver son réseau et favoriser ses propres clients - il ne faut pas oublier qu'Orange a tout intérêt à facturer au prix fort la bande passante que les clients Free consomment.