Passage de la 3G à la 4G : un objectif bientôt atteint
En 2018, dans le cadre du New Deal Mobile, les opérateurs de téléphonie mobile ont fait un certain nombre de promesses au gouvernement. Ils se sont, par exemple, engagés à offrir un service de très haut débit mobile sur l'ensemble de leurs réseaux d'ici à fin 2020. Ce qui nécessite d'équiper en 4G tous les sites existants qui fonctionnent uniquement en 2G ou 3G. À quelques exceptions près, dans certaines zones rurales ou de montagnes où l'objectif est de 75% en 2020 et de 100% en 2022.
Fin décembre 2019, "5.100 pylônes avaient été activées en 4G dans ce cadre", a rapporté la députée Laure de la Raudière, qui a rendu public hier à l'Assemblée Nationale un rapport d'étape sur la couverture mobile du territoire. La parlementaire a tenu à saluer "les progrès" effectués par les opérateurs télécoms.
Selon le tableau de bord de l'Arcep, l'autorité de régulation des télécoms, au 30 septembre 2019, Bouygues Telecom avait passé 85% de ses équipements en 4G, 84% pour SFR, et 83% pour Orange et Free. Résultat, selon les chiffres de l'Arcep que nous utilisons pour notre carte de couverture mobile, chez Bouygues Telecom, Orange et SFR, 99% de la population est couvert en 4G. Un chiffre qui est un peu plus faible chez Free, 95%, puisqu'il dispose de moins de sites.
Autre résultat : une montée en débit significative en 2019, y compris en zones rurales. "Toutes zones confondues, ils atteignent en moyenne 45 Mb/s fin 2019, contre 30 Mb/s en 2018", illustre Laure de Raudière. Voilà pour la distribution des bons points.
Couverture mobile en zones blanches : les opérateurs loin du compte
Car, en matière de couverture mobile, il existe encore des inégalités criantes entre les grandes agglomérations et les communes en zones rurales ou de montagnes où, dans certains cas, la qualité de service de téléphone mobile est inexistante. C'est donc aussi pour remédier aux zones blanches, c'est à dire là où aucun opérateur n'est présent, que l'État a mis en place son "New Deal mobile" en 2018. Un dispositif de couverture ciblée permet aujourd'hui aux élus locaux de se signaler. Quand la zone a été identifiée, Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR sont dans l'obligation d'y installer des antennes relais dans un délai de 12 à 24 mois.
Dans son dernier tableau de bord, mis à jour le 17 janvier 2020, l'Arcep répertorie 1374 sites identifiés par le gouvernement. Et, il compte seulement 4 sites mis en service par les opérateurs. Autant dire qu'on est encore loin du compte. L'Arcep précise que 482 sites doivent être mis en service dans les 6 mois et 888 dans un délai de 6 à 24 mois. Des résultats forcément jugés "insuffisants" par Laure de Raudière qui encourage les opérateurs à "redoubler d'efforts". Les délais de 12 à 24 mois sont une "borne maximale et non une indication de rythme", tient-elle à rappeler.
Pour atteindre l'objectif fixé dans le cadre du "New Deal Mobile", il y a une nécessité de "territorialiser les déploiements". "Les collectivités sont les mieux placées pour travailler à l'identification des terrains et connaître les éventuelles résistances que peut générer l'installation d'un pylône".
Mais, il serait trop simple de rejeter la faute sur les seuls opérateurs, qui disent rencontrer des résistances sur le terrain, entre pollution visuelle et crainte des conséquences sur la santé. "À l'approche des élections municipales, il y a de plus en plus de blocages de ce type". "Les maires ne veulent pas s'aliéner une partie de leurs électeurs", témoigne un opérateur dans un article paru sur Le Figaro. Ce qui donne parfois des situations ubuesques : "Il n'est pas rare qu'on nous demande d'installer nos antennes dans les forêts plutôt que dans les villages", tonne un autre opérateur.