En plus des SMS et MMS illimités et d'un accès internet en H+ (à partir de Idéal Smartphone), ces forfaits incluent deux heures de visiophonie. Cependant on peut s'interroger sur la qualité du service, dont le moyen utilisé n'est pas précisé. Mais si on considère la mention qui annonce que la voix sur IP (comme le modem, le Peer-to-peer et le Newsgroup) est interdite, on peut supposer que la visiophonie passe par le réseau H+ (débit théorique jusqu'à 42 Mb/s). A condition que la zone où l'appel est passé soit couverte, et que le téléphone utilisé soit compatible, est-ce que le réseau H+ fournira une qualité suffisante pour converser en vidéo sans coupure ? Par ailleurs, la visiophonie suppose aussi que les deux interlocuteurs y aient accès.
Coriolis met également à la disposition de ses abonnés un accès au service client "Sourdline". Celui-ci est assuré par des conseillers eux-mêmes sourds et malentendants qui utilisent différents modes de communication : webcam, chat, SMS ou e-mail. A noter que ce service est aussi disponible gratuitement dans toutes les gammes de forfaits Coriolis.
Attention, pour bénéficier des services "avantage 2h de visio offertes" et l'"accès au service client sourd", l'abonné doit renvoyer à Coriolis, après l'activation de sa ligne, un formulaire complété et signé, accompagné d'un justificatif prouvant sa surdité.
Il existe tout de même dans ces forfaits quelques incohérences qu'on ne peut pas omettre. Les appels voix sont inclus en illimité, la messagerie vocale et le double appel (bip sonore qui retentit lorsqu'on est déjà en ligne) sont compris dans les options. Alors qu'à première vue, on peut douter de l'utilité de ces services dans un forfait pour sourds et malentendants, peut-être peut-on l'expliquer par le besoin d'avoir les mêmes prestations que dans une offre "classique", dans le cas où par exemple un proche entendant utilise le téléphone ?
Tout en saluant l'effort consenti par Coriolis pour apporter une solution aux sourds et aux malentendants, ses services ne peuvent toutefois pas répondre à toutes les attentes de cette population. En 2010, une étude relative à l'évaluation des besoins des personnes sourdes et malentendantes en matière d'accessibilité des services téléphoniques, a été publiée sur la commande de l'ARCEP, de l'AGEFIPH (Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées) et du FIPHFP (Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la fonction publique). Elle analyse la faisabilité et l'attractivité de solutions imaginées en fonction des différents modes de communication privilégiés : LSF (Langue des Signes Française), LPC (Langage Parlé Complété), Lecture/écriture. Elle révèle ainsi que la mise en place d'un intermédiaire, sous forme de relais texte (RTC ou IP) et vidéo (RNIS ou IP), constitue la solution la plus intéressante mais la plus difficile à mettre en oeuvre. La visiophonie est, elle, considérée comme moyennement attractive.
Aujourd'hui il existe des centres relais téléphonique qui permettent la mise en relation entre une personne sourde et un interlocuteur entendant, via une plateforme composée de professionnels de la communication adaptée. Des entreprises, telles que Websourd (Elision perso), Viable France, Tadéo ou encore GuideCaro, ont développé ce service en France. Cependant, les coûts élevés de son accessibilité sont supportés par l’usager sourd ou malentendant, alors que comme n'importe quel usager, seul le prix des communications devrait être facturé.
L'Union Nationale pour l'Insertion Sociale du Déficient Auditif (UNISDA) a lancé un appel au Gouvernement, afin qu'il expérimente la mise en place d'un centre relais téléphonique, accessible à tous les publics sourds et malentendants, gratuitement et en permanence. La Ministre déléguée en charge des Personnes Handicapées, Marie-Arlette Carlotti, a reçu en juin dernier les associations représentatives. Elle les a informé du lancement d'une nouvelle procédure, suite aux deux premiers échecs subis dans la mise en place du dispositif d'expérimentation.