Vers un moratoire sur la 5G ?
Sans doute motivées par l'exemple suisse qui a été contrainte de ralentir le déploiement de la 5G sous la pression d'une partie de la population et de certains hommes politiques, deux associations veulent empêcher le déploiement de la 5G en France.
Agir pour l'Environnement et PRIARTEM ont en effet déposé le 17 février un recours devant le Conseil d'État. Leur but : obtenir un moratoire sur la 5G. Les deux associations craignent que le nouveau réseau mobile 5G représente un danger pour l'environnement et la santé.
#5G : @PRIARTEM et @APEnvironnement attaquent les textes sur les procédures d’attribution@lafforgueavocat @Anses_fr @MicheleRivasihttps://t.co/YMfzjHIlex
— Actu Environnement (@Actuenviro) February 17, 2020
Avocat des deux associations, Me François Lafforgue réclame une "évaluation environnementale". Selon lui, en effet, la 5G va entraîner un bond de la consommation énergétique et de ressources, engendré par le changement de matériel chez les opérateurs (antennes) comme chez les consommateurs (smartphones).
Quant à l'impact de la 5G sur la santé, le conseil pointe des "incertitudes" et demande l'application du principe de précaution. Présidente de PRIARTEM, Sophie Pelletier craint notamment les conséquences des ondes sur le cerveau, avec selon elle "des suspicions de plus en plus importantes en termes de cancérogénicité".
Bien décidées à tout faire pour empêcher le déploiement de la 5G, les deux associations se démènent pour inviter la 5G dans le débat des élections municipales. Elles ont en effet lancé un appel à tous les candidats, en les encourageant à dire "non à cette aventure folle et inutile" et décréter "un moratoire local" si ils sont élus. Un appel qui commence à être entendu, au moins dans l'ouest de la France.
À Rennes, Matthieu Theurier, candidat tête de liste EELV a indiqué qu'en cas de victoire aux élections municipales, il n'y aura "pas de déploiement de la 5G sans étude d'impact sanitaire".
Alors, qu'en est-il vraiment des dangers de la 5G ? La question n'est pas tranchée. Autorité compétente en la matière, l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) déplore un "manque de données scientifiques sur les effets biologiques et sanitaires potentiels" de la 5G. Elle a été chargée d'une expertise par le gouvernement. Mais, elle ne pourra pas rendre ses conclusions... avant la commercialisation de la 5G.
5G : l'Arcep veut mieux informer sur la 5G
L'Arcep, c'est le régulateur des télécoms. "Expert neutre du secteur", selon son Président Sébastien Soriano, il est chargé du processus d'attribution des fréquences de la 5G. a bien conscience qu'il existe "un clivage entre les techno-enthousiastes et les techno sceptiques". "Il ne s'agit pas d'être pour ou contre la technologie mais de choisir ce que nous voulons en faire et comment nous nous assurons qu'elle se développe", dit-il. Il évoque "un débat indispensable" et annonce la tenue d'un débat le 9 juin prochain sur le thème : quels réseaux pour quelles société ?