Bientôt plus d'informations sur les effets de la 5G sur la santé
Quels sont les effets de la 5G sur la santé ? La question est présente dans tous les esprits. Le sujet divise. D'un côté, il y a ceux qui sont persuadés que la 5G représente un danger pour la santé. Ceux-là demandent un moratoire sur la 5G, tant que la question n'aura pas été tranchée. De l'autre, il y a les pro 5G, nombreux au sein du gouvernement, qui militent pour une commercialisation rapide de la 5G, rappelant que "la 5G est un élément de réponse à la crise" et que "la France est le seul grand pays de l'OCDE à ne pas avoir commencé à déployer la 5G".
Mais, comment évaluer les effets sanitaires de la 5G, alors même que le réseau mobile ne sera lancé en France qu'à la fin de l'année ? En regardant ce qu'il se passe dans les pays qui ont déjà allumé la 5G. Un rapport sur la façon dont les pays qui développent déjà la 5G gèrent ses effets sanitaires, commandé à l'Inspection des Affaires Sociales, doit être remis ce jour au gouvernement.
Secrétaire d'État au numérique, Cédric O n'a pas attendu les conclusions de ce rapport pour se faire une opinion. Selon lui, il n'y a pas de questions à propos des fréquences de la 5G : "Les fréquences qui seront mises sur le marché à la fin de l'année sont des fréquences bien connues déjà, qui sont déjà utilisées pour d'autres choses, comme les boucles locales radio". "Vous n'avez jamais vu quelqu'un venir avec des boutons parce qu'il y avait une boucle locale radio à côté", balaye-t-il.
Le point sur les fréquences de la 5G
En France, dans un premier temps, la 5G sera déployée dans la bande des 3,4-3,8 GHz. Le processus d'attribution des fréquences de la 5G (via des enchères organisées par l'ARCEP) aura lieu à partir du 29 septembre et la commercialisation du nouveau réseau mobile est attendue pour la fin de l'année.
Chef de l'unité Évaluation des risques liés aux agents physiques de l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), Olivier Merckel assure : "On a beaucoup de données qui correspondent jusqu'à environ 2,5 GHz. À 3,5 GHz, on n'a rien parce qu'on a très peu de déploiement dans cette bande-là. Les ondes interagissent très différemment avec le vivant selon les longueur d'onde".
L'ANSES a été chargée par le gouvernement de conduire une expertise sur l'exposition de la population aux champs électromagnétiques découlant de la 5G et aux éventuels effets sanitaires associés. Ses conclusions ne sont pas attendues avant le printemps 2021. Mais, prévient Olivier Merckel, "on ne peut pas démontrer qu'il n'y a pas de risque lié à une technologie. Ce n'est pas possible. On essaie de caractériser au mieux les données disponibles, les incertitudes qui y sont associées". Et de poursuivre : "tous les travaux menés jusqu'à maintenant par l'Anses n'ont pas mis en évidence de risque avéré lié aux téléphones portables".
De son côté, l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a classé les ondes électromagnétiques comme cancérogène "possible" pour l'homme, tout en précisant que "la recherche n'a pas pu fournir de données étayant une relation de cause à effet".
Au delà de la bande des 3,5 GHz, ce sont les ondes millimétriques, dans la bande des 26 GHz qui interroge. Elles n'ont encore jamais été utilisées par un réseau mobile et on ignore l'effet de ce type de radiofréquences sur la santé. On sait seulement que plus la fréquence est élevée moins les ondes pénètrent les tissus humains. Soit. Mais, les chercheurs veulent aussi comprendre les effets sur la peau.
Bref, la question des effets sanitaires de la 5G est encore loin d'être tranchée.