5G : Bercy tape du poing sur la table
À moins d'un énième cafouillage gouvernementale, et cela peut encore arriver, le réseau mobile 5G sera bien lancé en France à la fin de l'année. C'est du moins ce qu'affirme un article du Figaro, reprenant des informations du ministère de l'Économie et des Finances.
Comme convenu, donc, les enchères pour l'attribution des fréquences 5G auront bien lieu au mois de septembre, ouvrant la voie à une commercialisation de la 5G à la fin de l'année. Selon Bercy, la France est "le seul grand pays de l'OCDE à ne pas avoir commencé à déployer la 5G". rappelle Bercy.
En effet, de nombreux pays, à commencer par la Corée, la Chine, le Japon, les Etat-Unis, mais aussi l’Espagne, l’Italie, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont allumé la 5G, perçue comme un des leviers pour sortir de la crise économique, conséquence du Covid-19. Des déclarations qui sont sur la même longueur d'ondes que celles formulées par Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, qui déclarait le mois dernier : "Faisons attention à ne pas prendre du retard [sur la 5G] et à ne pas se retrouver dans la situation qu'on a déjà vécue plusieurs fois en France où on va être plus intelligents que tout le monde et à la fin on est plutôt en retard sur le reste de la compétition". "Un certain nombre de pays [...] ont accéléré leur déploiement de la 5G parce qu'ils pensent que c'est un élément de réponse à la crise", poursuivait-elle.
Des propos clairs, qui semblait sceller les ambitions du gouvernement à propos de la 5G. Sauf que, dimanche dernier, les propos Elisabeth Borne, la ministre de l'Environnement sont venu semer le trouble. Dans les colonnes du JDD, elle déclarait avoir envoyer au Premier ministre Edouard Philippe une lettre pour lui demander d'attendre l'évaluation de l'Anses(Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) avant le déploiement de la 5G". Or, les résultats de cette évaluation doivent être rendus à la fin du premier semestre 2021. Ce qui, en clair, revenait à demander à un moratoire sur la 5G. Finalement, cela ne sera donc pas le cas.
Une mission pour évaluer les impacts sanitaires de la 5G
Si Bercy confirme le lancement de la 5G en France à la fin de l'année, le ministère se veut néanmoins soucieux de la situation et a décidé de ne pas rester face aux craintes, de plus en plus nombreuses, exprimées à propos des dangers potentiels de la 5G. C'est pourquoi les ministères de l'Économie, de la Santé et de la Transition écologique, vont lancer une mission d'évaluation sur l'impact de la 5G, sur la base des développements qui ont déjà eu lieu dans certains pays.
Visiblement désireux d'apaiser la situation, Bercy veut se montrer pédagogue, alors qu'un débat public sur la 5G s'impose pour rassurer la population, études scientifiques à l'appui, et réellement expliquer ce que va apporter la 5G, à court, moyen et long terme. Car, selon Bercy, qui s'exprime à propos des effets de la 5G sur la santé, "les fréquences de la 5G ont déjà utilisées, notamment en France pour le WiMax et le boucle locale radio, sans conséquence". Concernant les effets de la 5G sur l'environnement, les industriels affirment qu'à quantité égale de données, la 5G sera moins énergivore que la 4G. En effet, ils assurent que les antennes de la 5G sont des antennes intelligentes, qui agissent tel un phare directionnel et émettent seulement quand cela est nécessaire, à la demande d'un utilisateur, permettant un gain d'énergie considérable. Tout le contraire des antennes 4G qui arrosent partout et en permanence.
À en croire le gouvernement et les industriels, la 5G ne serait donc pas nocive pour la santé et l'environnement. Reste maintenant à convaincre la population. Et, c'est loin d'être gagné tant les anti-5G sont nombreux.