Depuis le début de l'année, les opérateurs communiquent sur le déploiement de leur réseau 4G. Les nombreuses annonces ont incité certains mobinautes à changer de forfait (voire de téléphone quand celui-ci n'était pas compatible) pour profiter du très haut débit mobile. Mais des études, comme celle de l'UFC, montrent que les promesses sont loin d'être tenues.
Tout d'abord sur la couverture. Alors que les opérateurs dévoilent sur leur site respectif une carte de déploiement de leur réseau 4G, il s'avère qu'elle ne correspond pas aux résultats relevés sur le terrain. L'UFC-Que Choisir s'est focalisé sur la ville de Paris où les opérateurs annoncent une couverture de toute la zone, et a mené des expérimentations via un prestataire spécialisé. Alors que Bouygues Telecom diffuse une carte fidèle à la réalité (taux d'accessibilité de la 4G à 99.4%), le réseau d'Orange sur Paris affiche un taux d'échec de plus de 20%, et de plus de 25% pour le réseau de SFR. Au vu de ces résultats dans la capitale, l'association des consommateurs en a déduit que la différence entre les annonces et le réel devait être sensiblement la même dans les autres régions françaises.
Le deuxième élément étudié concerne les débits de la 4G. Lors de la première publication des résultats de l'outil 4G Monitor, nous avions déjà pu constater un grand écart entre le débit théorique et le débit pratique, à travers les moyennes de près de 17000 tests effectués. L'UFC-Que choisir explique de son côté que de tels résultats sont dûs aux bandes de fréquences utilisées par les opérateurs, selon les licences qui leur ont été attribuées. Techniquement, la bande des 800 MHz n'est pas capable d'offrir un aussi bon débit que celle des 2600 MHz. Ainsi, les zones couvertes par les antennes à bases fréquences ne pourront pas fournir un débit de près de 150 Mb/s comme annoncé chez Orange.
Un troisième constat a été relevé dans cette étude, celui d'une compréhension difficile des différentes technologies de haut débit et de très haut débit mobile. Entre H+, Dual Carrier (chez SFR) et 4G, les opérateurs jouent facilement sur la confusion en attribuant le même terme de "très haut débit" à ces trois technologies pourtant distinctes.
En conclusion de son étude, l'UFC-Que Choisir demande à l'ARCEP, le gendarme des télécoms, de créer un observatoire de la 4G afin de suivre l'évolution des déploiements et de garantir les données de couverture et de débit. L'association souhaite également que les cartes publiées sur les sites des opérateurs indiquent plus précisément les zones concernées par les débits maximums théoriques.
Suite au dépôt de la plainte, Orange et SFR n'ont pas tardé à réagir pour éviter que leur image de marque ne soit trop écornée. Orange se défend en dénonçant un amalgame entre le lancement de la 4G dans les 20 arrondissements de la capitale et la couverture à 100% de cette zone. De son côté, SFR explique avoir annoncé que Paris sera entièrement couvert à la fin de l'année, et donc que les tests ont été réalisés trop tôt. Les deux opérateurs se rejoignent ensuite pour défendre la clarté de leur communication et leur souci de transparence pour leurs clients, sur la différence entre les technologies d'internet mobile, mais sans donner de preuves concrètes.