L'accès Internet via le satellite est considéré comme un marché de niche. La technologie dominante - l'ADSL - concentre plus de 18 millions de clients et est théoriquement disponible chez 98,3% de la population. Reste donc 1,7% concerné par les zones blanches. C'est peu et beaucoup à la fois !
Actuellement quatre fournisseurs d'accès dominent le marché du satellite. D'un côté, Vivéole et Nordnet distribuent les offres Astra2connect de l'opérateur Astra. De l'autre, Sat2way et Numéo proposent les forfaits Tooway lancés par Eutelsat.
Dans l'hypothèse où SFR serait effectivement intéressé par les accès satellite, quelles raisons motiveraient ce choix stratégique ? En tant qu'opérateur alternatif de premier plan, SFR pourrait compléter sa gamme en se prévalant d'une "couverture à 100%". D'autant qu'actuellement, SFR ne commercialise pas de forfaits ReADSL et ne touche donc aucun client dont l'affaiblissement de ligne est supérieur à 70dB.
Avec le satellite, SFR concurrencerait directement Orange, déjà présent dans le secteur via Nordnet (filiale de France Télécom). SFR pourrait au passage se distinguer très nettement de ses autres concurrents qui limitent leurs offres aux zones éligibles à l'ADSL (Free, Dartybox, Bouygues Télécom) et à la fibre optique (Numericable). Quel est le potentiel du secteur du satellite ? Contrairement aux idées reçues, il est non négligeable. Plusieurs centaines de milliers de français ne peuvent pas profiter d'Internet haut débit via leur ligne téléphonique. Bien que certaines collectivités se tournent vers le WiMax ou les NRA-ZO, la fracture numérique est encore loin d'être résorbée.
Et que dire des dizaines de milliers d'autres internautes qui sont en bout de ligne condamnés au ReADSL avec un débit limité (entre 512Kbits et 1 Mbits au maximum) ? Certaines connexions satellite (Via Tooway) promettent déjà jusqu'à 3Mbits en débit descendant et 384Kbits en émission. Eutelsat annonce que son offre KA-SAT (fin 2010) permettra de surfer à 8Mbits n'importe où en France. Reste à savoir en revanche si les volumes de données seront débridés d'ici là.