SFR présentait la semaine dernière l'état du déploiement de la fibre optique sur 14 communes de Nantes Métropole. Celles où il est en charge, en qualité d'opérateur d'infrastructure, de construire le réseau unique mis à disposition de tous les fournisseurs d'accès à Internet (FAI). A mi-octobre, l'opérateur avait rendu raccordables près de 62 000 locaux sur Nantes Métropole, sur un périmètre qui en compte environ 83 000.
Qu'il s'agisse de la marque au carré rouge ou de ses concurrents Orange, Bouygues Telecom et Free, les quatre grands groupes de télécoms peuvent en effet commercialiser leurs offres de fibre optique sur ce réseau dit "mutualisé". Et c'est cette deuxième casquette, celle de FAI, qu'a coiffé SFR pour nous dévoiler les coulisses de ses installations fibre. Une initiative rare sur un site hautement stratégique pour l'opérateur, insiste Franck Coudrieau, délégué régional de SFR (à gauche ci-dessous).
Fibre SFR : portes ouvertes sur le NRO
Désireux de "matérialiser le déploiement" de la fibre sur Nantes Métropole, l'opérateur a ainsi convié la presse à découvrir le cœur de son réseau. Ou du moins une partie : celle qui centralise les connexions de ses abonnés en fibre jusqu'au domicile (FttH) sur quatre communes au Nord-Ouest de l'agglomération.
Ce nœud de raccordement optique (NRO) dessert en effet Saint-Herblain, Sautron, Couëron et Indre. Un territoire qui recouvre 47 000 locaux, distribués sur 110 points de mutualisation. Ce sont les fameuses armoires de rue d'où partent les fibres qui irriguent une à une chaque logement raccordé. Une large empreinte pour des équipements qui se font finalement plutôt discrets dans les salles visitées, historiquement dédiées à une autre activité comme nous le verrons plus bas.
A l'exception d'un site équivalent, implanté à Rezé, SFR recourt d'ailleurs à des installations bien plus modestes, des armoires NRO, pour compléter son maillage sur le reste de l'agglo nantaise. Fini les gros cœurs de réseau desservant l'intégralité d'une agglomération, explique Didier Rocher, directeur technique SFR Ouest (à droite ci-dessus). "La collecte d'un territoire ne se fait plus à un endroit unique. Désormais, on vient collecter au plus proche des abonnés, afin de donner de la capacité au plus près des habitations"
Au cœur du réseau fibre : l'OLT
Au centre du dispositif, un équipement pas plus large qu'une étagère suffit : l'OLT ou Terminal de ligne optique. C'est lui qui va traiter l'information transitant vers et depuis les abonnés grand public SFR. "La partie intelligente du réseau", résume Didier Rocher. C'est-à-dire l'élément actif qui va s'interconnecter, via un routeur (à droite), avec la colonne vertébrale du réseau de l'opérateur, le "backbone".
La "partie intelligente", par opposition à la "partie lumière", ou passive : celle qui se borne à acheminer le signal via la fibre, entre l'OLT et le boîtier du client final. Attention, sur la photo ci-dessus, un câble de fibre optique ne dessert pas qu'un seul logement. Les informations qui y transitent peuvent potentiellement concerner des dizaines de clients fibre SFR. C'est le principe de la technologie PON (ici GPON) : une seule fibre branchée sur l'OLT pour faire transiter les signaux de plusieurs abonnés.
Sur le réseau de transport et dans les points de mutualisation, cette fibre connaîtra plusieurs ramifications en passant par des coupleurs optiques. Au bout de cette arborescence, chaque client récupérera ainsi "son" signal via un câble de fibre optique propre à son logement, tiré depuis le point de mutualisation. Avec en bout de ligne, un débit pouvant aller jusqu'à 1 Gb/s en réception.
Enfin, avant de quitter le NRO, la fibre "collective" fera étape dans les baies de brassage centralisant les différents parties réseau de l'opérateur - FttH, mais aussi mobile ou liaisons entreprises. Equipement que nous ne serons pas autorisés à immortaliser, confidentialité oblige...
Température contrôlée
Préoccupation constante ici : la température. Le mercure n'est pas autorisé à franchir les 22°C dans ces salles, afin d'écarter tout risque de surchauffe. Ou pire, d'incendie, dont les conséquences seraient catastrophiques pour ce site qui, outre la fibre, centralise le réseau mobile ligérien.
La climatisation tourne donc à plein régime, et est même "redondée" : un deuxième système doit pouvoir prendre le relais en cas de défaillance du premier. On les distingue en enfilade à droite sur la photo ci-dessus. Un cliché qui illustre la place conséquente consacrée au contrôle de la température sur ce site éminemment stratégique pour l'opérateur. Et pas seulement pour la fibre.
Quand le mobile héberge la fibre SFR
En effet, on ne retrouvera pas un tel niveau de contrôle et de sécurité sur tous les NRO de l'opérateur. Car le site à une particularité. Il s'agit en effet d'un lieu historiquement dédié à la gestion du réseau mobile SFR dans les Pays de la Loire, le MSC (Mobile Switching Centre).
Dans ces vastes salles abritant le centre névralgique de la téléphonie mobile, le NRO qui dessert les quatre communes a trouvé une (petite) place. Mais elle reste bien modeste comparé à l'emprise des équipements dédiées à la téléphonie mobile.
Pourquoi implanter un cœur de réseau fibre optique sur cet endroit dédié au mobile ? Plusieurs raisons ont motivé ce choix, nous explique Anthony Mary, chef de projet FttH. D'abord parce que le NRO a ainsi pu bénéficier des infrastructures souterraines déjà installées pour l'activité mobile. Mais aussi en raison de la situation géographique du lieu, à proximité immédiate de Saint-Herblain et des quatre communes desservies par ce central.
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