Rappelons que Bouygues s'est positionné sur un tarif agressif de 19.99€ pour son offre Bbox ADSL + Téléphone + TV en zone dégroupée en propre. A noter que sans surcoût, les nouveaux abonnés bénéficient d'ailleurs pendant un an des avantages "Sensation" et disposent ainsi d'un forfait complet (avec appels vers les mobiles et enregistreur 300Go) pour un prix nettement plus compétitif que la concurrence (entre 35 et 40€).
La situation de Bouygues Télécom dans le mobile reste en revanche plus tendue. Le créneau des offres prépayées n'en finit pas de s'effondrer (-193 000 au 2ème trimestre) tandis que le parc "Forfait" gagne 74 000 abonnés. L'analyse des chiffres montre néanmoins que les forfaits Bouygues sont surtout tirés par la marque B&YOU qui a recruté - à elle seule - 216 000 nouveaux clients entre le 1er janvier et le 30 juin dernier. B&YOU représente désormais 1.966 millions de clients soit 18% du parc mobile de l'opérateur. Au total, Bouygues compte désormais 11,024 millions de clients mobiles soit 119 000 de moins par rapport au 31 mars.
Bouygues Télécom confirme par ailleurs la montée en puissance de la 4G. Alors qu'en décembre 2013 9% de son parc mobile se connectait en 4G, ce taux grimpe désormais à 16% soit 1.8 million de clients. L'opérateur en profite pour rappeler qu'il reste l'opérateur disposant du plus fort taux de couverture 4G avec 70% de la population.
Le repositionnement de Bouygues Télécom sur le segment "low cost" pèse logiquement sur ses résultats. D'un côté, chaque nouvel abonné rapporte un peu moins suite à la guerre des prix en partie imposée par Free, et de l'autre Bouygues est contrait de fidéliser rapidement ses abonnés en leur faisant profiter des nouveaux tarifs moins chers avant qu'ils ne changent d'opérateur. Dans les faits, le chiffre d'affaires recule de 5% à 2.2 milliards d'euros tandis que le résultat courant opérationnel est de - 41 millions d'euros (contre + 91 millions à la même période en 2013).
Pour faire face à la baisse de sa rentabilité, la stratégie de Bouygues repose sur deux grands axes : l'extension de ses réseaux fixes et mobiles, ainsi que les plans d'économies (300 millions d'ici fin 2016). "Un projet de plan de départs est en cours de négociation avec les partenaires sociaux et pourrait mener à la réduction d’environ 1 500 postes [...] les premiers départs sont envisageables à partir de début novembre 2014" rappelle la direction de Bouygues. On notera par ailleurs que les coûts d'acquisition et de fidélisation de Bouygues ont fondu de 27% en passant de 123 millions d'euros au second trimestre 2013 à 89 millions cette année.
Bouygues Télécom table par ailleurs sur ses réseaux fixes et mobiles pour se démarquer de la concurrence. Sur l'ADSL, Bouygues annonce 4 millions de nouveaux foyers couverts (soit 16 millions au total) en dégroupage "en propre" d'ici la fin 2015. Cela signifie que Bouygues devrait dégrouper plusieurs centaines de NRA durant les prochains mois.
Sur le marché du très haut débit, Bouygues annonce qu'il table sur 2 millions de foyers raccordables à la fibre optique (FTTH) en zones très denses, soit 900 000 de plus qu'actuellement. Sans oublier les accords de co-investissement avec SFR et Orange qui concernent "6.5 millions de foyers supplémentaires à terme"