Sur les derniers mois de 2008, postérieurs à l'acquisition de Liberty Surf Group SAS réalisée vers fin août 2008, Alice représente 131 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Côté Alice...
L'ARPU d'Alice, soit le revenu moyen réalisé par abonné, est annoncé en hausse à 32 euros. Une hausse qui s'est faite dans la douleur, les anciennes offres et les offres bas-débit étant progressivement évincées du catalogue, sous le règne de Telecom Italia comme sous le règne de Free.
Un coup d'arrêt a également été porté à la vente en gros d'Alice, comme Budget Telecom en a récemment fait les frais.
Alice a continué de faire des pertes mais l'hémorragie financière semble commencer à se résorber, alors que les budgets commerciaux et marketing ayant été littéralement sabrés, comme l'ont été la plupart des employés de l'ex-siège du FAI à la hotline gratuite. Les synergies potentielles entre les deux FAI ont clairement été valorisées, au point que les différences entre une offre Alice et une offre Free associée à l'option Service Plus semblent de plus en plus n'être que cosmétiques. Des charges de restructuration de 31 millions d'euros ont également été provisionnées.
Alice, même sans maintenance de ses infrastructures - 49 millions de dotations aux amortissements - et sans frais de restructuration - 31 millions d'euros provisionnés - contribue encore négativement au résultat du groupe, à hauteur de 14 millions d'euros.
Et côté Free...
Tout va bien, Free contribuant à hauteur de 210 millions d'euros à la génération de "Free Cash Flow", en d'autres termes de trésorerie, pour Free, soit environ 62 euros ou deux mois d'abonnement à 29,99 €, pour chacun des 3.39 millions d'abonnés de Free comptabilisés au 31 décembre 2008.
L'ARPU de Free est, quant à lui, au niveau record de 36,90 € au dernier trimestre 2008... Les programmes de VoD et autres options ne sont pas étrangers à cette hausse des ventes réalisées par Free auprès de chaque abonné.Le taux de dégroupage de Free a bien progressé, et 85.6% des clients de Free sont désormais dégroupés ce qui évite des débours d'interconnexion auprès de France Télécom ainsi que l'utilisation de services à valeur ajoutée, tels que la Vidéo à la Demande.
Soumis à un endettement net relativement faible, avec seulement 881,9 millions d'euros dûs aux banques et empruntés avant la crise financière, alors que les taux étaient encore honnêtes, Iliad est bien positionné pour tenir ses objectifs.
Les voeux de Free :
5 millions d’abonnés haut débit en 2011, un Free Cash Flow ADSL supérieur à 300 millions d’euros en 2009 hors Alice et de plus de 1 milliard d’euros sur la période 2009-2011, y compris Alice, soit de quoi rembourser le capital des dettes actuelles, un retour à l’équilibre d’Alice au niveau de l’EBITDA au cours du second trimestre 2009 et la génération d'un EBITDA incrémental de 90 millions d’euros dès le second semestre 2010 sur Alice sont autant de jalons embellissant la feuille de route des investisseurs d'Iliad.
A ce beau programme financier se sont ajoutés des objectifs en termes d'infrastructures. Même en ces époques de vache maigre côté capitaux, Free souhaite accélérer son déploiement de fibre, et confirme vouloir couvrir horizontalement, c'est à dire en faisant déboucher des fibres au pied de chaque immeuble, 70% de Paris au cours du deuxième semestre 2009.