Alors que Bouygues Télécom a présenté des résultats financiers tendus au 1er trimestre et qu'un nouveau plan d'économie de 300 millions d'euros est annoncé, la situation de l'opérateur est de plus en plus précaire sur un marché tiraillé entre baisse des prix et hausse des investissements.
Après l'échec de sa proposition de rachat de SFR, Martin Bouygues a certes affirmé que "Bouygues Telecom peut rester seul car il peut compter sur le groupe Bouygues"... ce qui n'empêche pas de discuter avec d'autres opérateurs en vue d'une fusion.
On sait déjà que Bouygues et Free discutaient ensemble (en vue du rachat du réseau Bouygues par Free en cas d'acquisition de SFR), et des rumeurs évoquaient également des contacts avec l'opérateur espagnol Telefonica. C'est désormais Orange qui déclare officiellement "examiner les opportunités qu'offre la recomposition du paysage français des télécoms".
Selon Les Echos, Stéphane Richard et Martin Bouygues se seraient déjà rencontrés à plusieurs reprises pour étudier un scénario de fusion. Certaines sources estiment la vente à 6 milliards en cash et en échange d'action. Bouygues deviendrait alors actionnaire d'Orange (à l'image de Vivendi dans la nouvelle entité SFR/Numericable).
Pourtant, compte tenu du poids d'Orange dans la paysage télécom français, l'affaire est loin d'être conclue. Bien que le Ministre de l'Economie Arnaud Montebourg se soit une nouvelle fois prononcé en faveur d'un retour du marché à 3 opérateurs, une telle hypothèse nécessitera l'aval des autorités de la concurrence aussi bien en France qu'en Europe. Et les risques juridiques sont bien présents puisqu'Orange/Bouygues totaliserait 38 millions de clients mobiles et plus de 12 millions d'abonnés ADSL et Fibre soit 60% du marché mobile et 50% du fixe...
Pour minimiser le risque, Bouygues vendrait son réseau d'antennes et ses fréquences 3G/4G mais même cette précaution pourrait ne pas suffire. En revanche, du côté de l'emploi - le cheval de bataille du Gouvernement - la fusion Orange/Bouygues éviterait sans doute des licenciements puisque les milliers de salariés Bouygues remplaceraient progressivement les départs massifs à la retraite chez Orange.