« Dès fin 2016, neuf nouvelles villes seront des villes fibrées à 100%. Cela signifie que l'intégralité des foyers de ces villes seront raccordés à la fibre optique » (FTTH). L'engagement, formulé le 15 avril 2015, concernait Bayonne, Brest, Caen, Lyon, 7 communes de la Métropole européenne de Lille (Villeneuve d'Ascq, Marcq-en-Barœul, Wasquehal, Lezennes, La Madeleine, Lambersart, Mons-en-Barœul), Metz, Montpellier, Nice et Paris. « Tous les acteurs de ces villes (grand public, professionnels et entreprises) seront alors éligibles à la Fibre Orange 100% Fibre », ajoutait alors l’opérateur.
100% adressables, 90% raccordables… mais 75% éligibles
Où en est-on aujourd’hui ? Lors d'une conférence de presse organisée le 20 mars, Orange a dû ajuster sa communication. Il recense en effet, sur la capitale, « près de 90% des foyers […] désormais raccordables ou en passe de l’être », soit un total de 1,693 million. Et « 1,357 million de foyers parisiens éligibles », c’est à-dire, finalement, seulement 75% de foyers chez qui un abonnement fibre est « commercialisable ».
Sur Paris, il n’est donc pas question de 100% de foyers éligibles comme visé il y a deux ans, mais de 100% des foyers « adressables », de même que sur les autres villes concernées par le programme. Ce qui signifie, selon les termes de l’opérateur, « que la fibre est partout dans la rue ». Mais qu’elle n’est pas encore rentrée dans tous les immeubles, ce qui peut nécessiter un temps de négociation plus ou moins long avec les syndics.
Pour le raccordement de l’intégralité des foyers, Orange vise désormais l’horizon 2018. Sans omettre d'indiquer que « 75% des clients Orange internet résidentiels parisiens sont d’ores-et-déjà raccordés en fibre », « une tendance [qui] se confirme également dans les autres "villes fibre100%" ».
Orange pressé
L’effort consenti par l'opérateur depuis 11 ans sur Paris a été conséquent et démontre son « leadership industriel sur la fibre », à un moment où les progrès des opérateurs sont scrutés de près par les pouvoirs publics. Notamment par l’Arcep, qui avait appelé en janvier à « renouer avec les investissements ». Et spécifiquement ciblé l’opérateur historique. « Dans les zones denses, là où les opérateurs se plaignent d'avoir du mal à rentrer dans les immeubles, Orange va avoir l'obligation de les aider à se raccorder », avait prévenu son président Sébastien Soriano dans un entretien aux Echos.
Ce dernier s’était en outre dit ouvert à une renégociation des accords qui confiaient 80% des déploiements à Orange et 20% à SFR en zones moins denses (AMII). Quelques semaines plus tard, la FiRIP et l’IDATE avaient, de leur côté, lancé une alerte « rouge » sur ce volet du déploiement, doutant que l’objectif de 13 millions de prises déployées d’ici à 2020 puisse être tenu...
Réponse aux critiques
L’opérateur historique entend donc remettre les pendules à l’heure sur un certain nombre de points. Par exemple en rappelant d’emblée que, sur Paris, « 67% des immeubles parisiens équipés en FTTH ont été raccordés par Orange et ouverts à tous les FAI qui le souhaitent ». Et surtout en soulignant l’ampleur de ses investissements – 3 milliards d’euros sur la période 2015-2018 – ainsi qu'une montée en expertise qui lui ont permis d’accélérer sur le déploiement dans les zones très denses ces deux dernières années.
Un effort qui doit contribuer à le porter vers 20 millions de foyers éligibles d’ici à fin 2022, « soit 60% des Français », contre 6,9 millions à fin 2016. Une manière d’enfoncer le clou en réaffirmant sa position d’interlocuteur n°1 en matière de déploiement, face à l’appétit d’un SFR plombé par les retards et amendes à répétition...