Un petit pré-bilan de la situation du Très Haut Débit en France, en Europe et dans le monde, regroupant plusieurs documents et études de ces derniers mois, permet de mettre en avant une situation assez disparate. Cela se caractérise notamment en France avec plusieurs stratégies de développement déployées en parallèles : fibre optique (FTTH), montée en débit (VDSL2) et fibre optique avec terminaison coaxiale (FTTLA).
Le dernier rapport de l'IDATE durant les 9èmes Assises du Très Haut Débit au mois de juillet plaçait ainsi la France en 6ème position du THD fixe en Europe et en troisième position sur le THD mobile.Selon cette même étude, à fin 2014, alors que l'on recensait 265 millions d'abonnés THD dans le monde, pour l'Europe, le FFTH représentait 18% des abonnés THD, avec 43% en VDSL et 26% en FTTLA.
Panorama global des offres FTTx
L’utilisation du Très Haut Débit, en priorité le FTTH, est rendue indispensable par les nouveaux usages, en particulier ceux liés à la vidéo : TV connectée, TV 3D, services de vidéo en ligne, Skype (40% des appels sont des appels vidéos) et bientôt la TV Ultra HD (4K) qui demandera entre 15 et 30 Mbps (plus potentiellement avec la 3D). Les besoins croissants de bande passante sont aussi liés à des usages simultanés dans la maison comme ceux déjà initiés par les offres « Triple/Quadruple Play », le multi-écrans, la maison connectée...
En Europe, une étude IDATE révèle que 15 pays (dont la France) comptent plus d’un million de foyers équipés par FTTH/B et 5 (toujours dont la France) qui comptent plus d’un million d’abonnés à une offre FTTH/B. 20% des abonnés européens abonnés à une offre FTTH/B sont des nouveaux abonnés, ce qui montre l’essor véritable de ce type de connexion. Une évolution encourageante par rapport aux chiffres de la précédente étude THD IDATE datant du début d'année…
Nombre d'abonnés à une offre FTTH/B en Europe par pays - source : Idate
Des services différenciant pour mieux monétiser la commercialisation du FTTH
Au Portugal, 53% des foyers sont équipés avec le FTTH et parmi les abonnés, peu se désengagent. MEO, service commercial de Portugal Telecom (télévision, téléphonie, internet), peut ainsi proposer des contenus différenciés (coulisses, vues alternatives de caméra, épisodes à venir), plus d’interactivité via une social TV ou encore la possibilité d’enregistrer les contenus.
A Singapour, l’opérateur Telecom MyRepublic monétise la latence. Le forfait de base à 1Gbps est à environ 29€ par mois, mais l’opérateur propose également une option à environ 6 euros dédiée aux joueurs en ligne, qui permet de diminuer la latence… 25% de leurs abonnés ont souscrit à cette offre ! MyRepublic a par ailleurs déployé son propre équipement GPON pour contrôler sa qualité.
La fibre ne concerne pas seulement l’accès au consommateur final. L’avenir passe par la mutualisation des investissements des réseaux FTTH et LTE et répondre aux besoins de connexion tout en étendant la couverture. Le modèle « Fiber to the Business » doit plus être pris en considération, en particulier pour permettre l’accès à des services de Cloud et un temps de latence court.
Les offres des services mixtes du cuivre déclinées sur le FTTx
La France quasiment est le seul pays du monde à avoir généralisé les offres triple play, contrairement à des offres double play proposées en Russie et dans le reste du monde, et la simple possibilité de construire des packages d’offres en Asie-Pacifique et en Amérique du Nord. Cependant, avec la fibre optique et la qualité des débits proposés, cette stratégie de triple et même quadruple play tend à se généraliser.
Ce qu’ont en commun les opérateurs FTTx, c’est de proposer outre un accès à internet, des services de téléphonie ou de télévision. La téléphonie fixe est désormais proposée systématiquement dans toutes les offres de base. L’offre de télévision est plus hétérogène d’un pays à l’autre, même d’un opérateur à l’autre dans le même pays. Aux Etats-Unis, les offres de télévision des opérateurs FTTx sont très segmentées avec 3 ou 4 packages différents, contrairement à l’Europe où la plupart des opérateurs proposent un package basique d’une dizaine de chaînes.
Les stratégies de prix des offres de FTTx varient énormément d’un opérateur à un autre, d’un pays à un autre. En Europe et dans la région Asie-Pacifique, les offres sont globalement les moins chères mais avec de fortes disparités d’un endroit à un autre. Par contre, les offres sont sans conteste les plus chères aux Etats-Unis, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
En dehors de la vitesse, les principaux changements des offres sont à attendre sur l’enrichissement des offres de télévision et les nouvelles fonctionnalités des équipements : solutions multi-écrans, enregistrer une chaîne en en regardant une autre, zapping interactif… Les jeux-vidéos sont aussi des moteurs pour le FTTH en combinant box et joystick comme pour une console de jeux, voire une offre de Cloud pour assurer la continuité du jeu d’un terminal à un autre. D’autres possibilités d’enrichissement des offres sont les packages avec des offres mobiles 4G ou la monétisation de la latence.
Le marché mondial de l’internet des objets
Ce ne sont pas seulement les hommes qui ont besoin d’être connectés mais on arrive à une époque où le marché de l’internet des choses devient mature et où les analystes lui prédisent une forte croissance.
L’IDATE (Institut de l’Audiovisuel et des Télécommunications en Europe)-Digiworld Institute vient de publier une étude qui analyse le marché mondial de l’internet des objets et décrit ses prévisions d’évolution.
Le marché de l’internet des choses (IoT, Internet of Things en anglais) est un concept large qui regroupe des segments très différents (M2M (Machine To Machine), voitures connectées, smart grids (réseau de distribution d’électricité intelligent), smart cities (villes intelligentes), smart toys (jouets intelligents)…). Ce marché en plein essor pose question : quels 'business models' sont envisagés ? Quels seront ses acteurs ? Dans quels pays cette évolution de l’internet sera-t-elle la plus importante ?
C’est l’Internet des Objets qui domine la marché de l’IoT (80% du marché en volume), vient ensuite le marché des « Connected Information Devices » (13% du marché) puis celui des M2M (6%) et enfin le « Wearables & Connected Objects » (1% mais une forte croissance, 30% d’ici 2025).
L’IDATE propose de décomposer cet Internet of Things en 4 grands domaines. D’une part, de différencier la marché « Consumer » du marché « Business » et d’autre part en fonction de la connectivité : connectivité en silo (c’est-à-dire connectivité en boucle fermée et des liens entre les objets et les serveurs) et connectivité interconnectée (différents types de communication entre les objets eux-mêmes et les serveurs).