Depuis les publicités de Liberty Surf en 2000, le monde a ainsi fait du chemin, afin de civiliser Internet, un media devenu trop important pour conserver son autonomie.
Deux grandes attaques sont actuellement lancées contre les racines du web. La première concerne le fonctionnement de l'ICANN, une organisation à but non lucratif ayant pour mission d'organiser le web.
(NDLR : le paragraphe suivant est technique et optionnel) L'ICANN alloue donc les adresses IP, attribue les identificateurs de protocole, gère la plupart des noms de domaine de premier niveau et le système de serveurs racines. L'allocation des adresses IP permet en théorie d'éviter que deux ordinateursobjets communiquants connectés simultanément aient la même adresse, afin d'éviter que les paquets de données se perdent. Les identificateurs de protocole permettent de savoir avec quelle méthode informatique le paquet de données "en voyage" devra être interprété par son destinataire. Les noms de domaine de premier niveau, c'est à dire les ".com", ".org" ou autres ".fr" permettent aux humains de comprendre plus facilement qu'un site se présente comme français, ou comme la vitrine d'une organisation. Enfin, le système de serveurs racines fait office d'aiguilleur, transformant chaque demande humaine, par exemple l'accès à http://www.google.fr en l'un de ses équivalents machine, par exemple http://216.239.59.104.
Ce rôle d'organisateur et d'aiguilleur que joue l'ICANN est fondamental : que les serveurs gérant le .com tombent en panne, et 100 millions de noms de domaines ne seront plus accessibles. Actuellement, l'ICANN est encore lié au ministère du commerce américain, qui lui délivre l'autorisation de fonctionner.
Aujourd'hui, l'ICANN agit de façon relativement indépendante et assez active. Par exemple, les noms de domaines écrits avec des caractères non latins, une petite révolution en soi, ont été mis en place en 2009. Actuellement, elle est confrontée à des lobbies religieux et pornographiques, la création d'une extension en .xxx lui ayant été soumise. Les politiques se sont emparés du sujet et ont proposé, notamment, de soumettre l'ICANN au contrôle de l'ONU. Si l'idée d'une direction internationalesemble judicieuse à première vue, les membres de l'ICANN ont beau jeu de dire que cette gouvernance plus lourde pourrait être inadaptée au rythme rapide du web.
Outre cette mise sous tutelle de l'ICANN, encore aujourd'hui hypothétique, un second danger menace les caractéristiques d'Internet : la pénurie d'adresse IpV4. Bien que prévue depuis des années... la norme IpV4 ne devait servir que pour un test, au départ... l'explosion du nombre d'objets communicants, et notamment des smartphones, impacte finalement, directement, la disponibilité des adresses sur Internet.
La solution existe depuis des lustres : changer de système d'adressage. Et elle est déjà opérationnelle : il s'agit du système IpV6. Nerim l'avait mise en place en France dès 2002. Et Free a rendu son réseau compatible dès 2007. Malheureusement, au niveau mondial, bien peu d'opérateurs ont déjà fait cet effort. Les dernières IP de type IpV4 ont été allouées en Février.