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Internet, tour de Babel jusqu'au bout de l'URL !

L'ICANN devrait rendre possible l'apparition d'adresses internet en chinois, japonais ou cyrillique, une révolution dans le petit monde feutré des noms de domaine.L'ICANN, "l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers", ou, en d'autres termes, l'organisme faisant la pluie et le beau temps pour tout ce qui se trouve dans la barre d'adresse des navigateurs, les fameuses "URL", a pris une décision qui va faire jaser.

Ronan B - modifié le 23/01/2020 à 12h10

Il sera désormais possible de trouver, dans cette fameuse barre de navigation, des caractères plus exotiques que nos habituels caractères latins.

Pour vous aider à vous acclimater, Ariase a décidé de vous faire faire un petit tour d'horizon des nouveautés qui pourront faire irruption sur votre butineur.

A vous donc de repérer, parmi tous ces caractères, ceux qui correspondent aux différentes langues que sont l'arabe, le chinois, le coréen, le grec, l'hindi, le japonais, le russe et le vietnamien...

你好!

!السلام عليكم

お早うございます!

Добрый день!

안녕하세요!

καλημέρα!

नमस्ते!

吀嘲!

Indice : toutes ces expressions équivalent, grosso modo, à un "bonjour !" bien de chez nous. Si par hasard vous ne voyiez pas des lettres mais un texte indéfinissable, c'est que votre navigateur ou votre ordinateur n'est pas configuré pour lire de tels caractères.

Côté technique, le conseil d'administration de l'ICANN a mis à son ordre du jour l'étude du principe de l'introduction, petit à petit, des normes IDNs (International Domain Names) au coeur de l'adressage Internet. Les caractères non-latins pourront dès lors être utilisés partout dans la barre d'adresse.

Parmi les effets secondaires de cette décision, nous observerons, très probablement, une explosion de l'enregistrement des noms de domaines enregistrés dans les pays d'Orient, tel que nous en avons connu dans les années 2000, avec la ruée vers des noms de domaine clés comme jouets ou voitures.

Autre effet secondaire, plus néfaste celui-là, il est très probable que nous verrons un accroissement de l'indépendance des réseaux, avec moins de sites internationaux et un système internet plus axé sur la nation.

Ceci facilitera grandement un phénomène, les sites internationaux, libres, étant ainsi marginalisés : chaque pays mettra plus en avant son propre système de protection contre les "contenus néfastes". On connaît la musique : sous couvert de protéger les habitants contre la pédophilie, les moeurs légères et la violence des contenus, la tentation sera grande d'éviter également la "prolifération" de "mauvaises informations".

Et quel meilleur moyen de protection contre la "perversion politique, culturelle ou sociale" existe-t-il que la langue ? Avec des adresses internet désormais non compréhensibles et presque impossibles à écrire par pour les personnes ne comprenant pas la langue, l'ilotage des savoirs va s'accroître.

Il faut reconnaître que les sages de l'ICANN, après avoir longtemps repoussé l'échéance, ne peuvent plus s'opposer, désormais, à la volonté de poids lourds comme la Chine, qui ont déjà menacé de créer leurs propres autorités si les dossiers importants n'avançaient pas suffisamment. Une menace sérieuse, la RPC disposant déjà du plus énorme firewall du monde.

Certain diront que l'on peut d'ores et déjà prévoir bien du travail aux associations de défense de la libre information et des droits de l'homme...

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