Pour la première place sur la requête "offre adsl", par exemple, il faut ce lundi 2 février débourser 2.52€ par clic. Pour "rachat crédit" quelqu'un, quelque part, aura aujourd'hui payé 21.15€ si vous avez cliqué sur la publicité la mieux mise en avant, sa publicité. Le bénéficiaire du second meilleur espace publicitaire aura, lui, payé un peu moins cher...
Avec de telles sommes par clic en jeu, peu étonnant que ces sites soient optimisés pour favoriser l'achat d'impulsion de la part de celui qui aura cliqué !
Google n'est pas qu'un champion de la publicité, il est également un géant boursier, du haut d'un chiffre d'affaires de 5 milliards de dollars, supérieur au PIB du Mali, et 94 milliards de dollars de capitalisation boursière, soit à quelques piécettes près le PIB de l'Egypte.
Pas si mal pour une boîte créée en 1998 avec 100000 dollars et quelques idées ! Depuis longtemps déjà, le slogan informel de Google "Don't be evil", que l'on pourrait traduire par "Ne soyez pas mauvais", a été jugé et rejugé sous toutes ses coutures depuis le café du commerce jusqu'aux plus grandes chaînes TV, comme le sont les actions d'un "nouveau" dans une cour d'école...
D'autant plus que le "petit nouveau" a plusieurs fois osé revendiquer n'être pas "comme les autres", sans autre quête éthique que la recherche du profit.
Comme nouvel angle d'attaque, la consommation énergétique de Google est donc, aujourd'hui, pointée du doigt.
Il faut reconnaître que Google utilise des fermes de serveurs en grand nombre pour répondre aux attentes des centaines de millions d'utilisateurs de ses services dans le monde.
En grand nombre, ceci signifie quelques 2 millions de serveurs pour une consommation d'électricité totale d'1.75 Tera Watts Heures.Même si la consommation est bien répartie dans le monde, les serveurs de Google étant disposés en fonction de critères géographiques, ce chiffre équivaut toutefois à la production de 2 petites centrales nucléaires. Une consommation méritant, en effet, que l'on s'y intéresse, à une époque où les serveurs engouffrent environ 1% de la production électrique mondiale, avec 120 TWH engloutis.
Ce chiffre, mondial, correspond à peu de choses près au quart de la production française d'électricité, pour proposer un ordre de grandeur. Pourtant, stigmatiser les professionnels n'est pas forcément très pertinent et notamment pour trois raisons, dont la première est que la plus grande part de la pollution liée au surf est générée du côté des particuliers, c'est à dire dans chacun de nos foyers.
Secondo, s'il fallait électrifier ne serait-ce que 10% du parc automobile français, ce n'est pas deux petites centrales nucléaires qui seraient nécessaires, mais carrément un réacteur EPR... Comme à l'accoutumée, les problèmes d'émission de gaz à effet de serre à l'échelle de la planète dépassent très largement les actions individuelles de tel ou tel secteur d'activité.
Enfin, les professionnels ont déjà compris l'importance que revêt l'optimisation de leur consommation d'électricité, et pas uniquement pour l'entretien de bonnes relations publique avec leurs clients sensibles aux problèmes environnementaux.
Il n'est pas nécessaire d'avoir fait des études de finance pour comprendre qu'avec des chiffres aussi imposants, les factures EDF ou Southern Company pèsent lourd dans le budget des propriétaires de fermes de serveurs... ou même des heureux propriétaires de NRAs. Dans ces bâtiments, parfois immenses, les ventilateurs doivent maintenir une température constante, propice au bon fonctionnement du matériel.
Si l'on reprend l'exemple de Google, le moteur de recherche le plus connu du web estime ainsi économiser 500 KWH, 300Kg de CO2 et 4000 litres d'eau par an et par serveur, soit 30$, grâce à l'utilisation d'un matériel optimisé.
Il convient aussi de replacer la situation dans son contexte historique : avant, et comme l'indique Google dans son blog officiel, il fallait se déplacer jusqu'à une bibliothèque pour trouver une information... une opération coûteuse en temps, en argent et en CO2.
Aujourd'hui, la recherche d'informations faciles à dénicher n'utilise donc qu'une fraction de l'énergie que l'on aurait dépensé il y a une vingtaine d'année... D'autant plus que fondeurs, systèmes d'exploitation et même navigateurs tentent désormais d'optimiser l'utilisation du matériel et de l'énergie.
Il est difficile de croire que l'on puisse "polluer" en restant tranquillement au fond de son canapé ou en surfant sur Internet : il n'y a pas d'emballages encombrants, d'odeur de fumée ou de brusque changement de température rendant cette pollution instantanément perceptible.
Elle provient de multiples sources et notamment du matériel audiovisuel et informatique, souvent surdimensionné pour l'usage qui en est fait mais, surtout, des modes de veille, souvent très peu efficaces. Même sans être utilisés, un routeur comme box consomment de l'énergie.
Dans l'idéal, pour réduire au minimum l'impact environnemental de son matériel, il faudrait le brancher sur des multiprises dont les interrupteurs sont reliés directement aux prises murales.
Brancher une multiprise sur une autre multiprise fait en effet également se dissiper inutilement de l'énergie.
Il existe d'ailleurs de très bonnes multiprises parasurtenseur, protégeant également le réseau téléphonique et ADSL de la foudre, permettant ainsi de faire d'une pierre deux coups !
Et pour ceux qui craindraient les lumbagos, en recherchant sous le bureau l'interrupteur de la multiprise, il existe également des interrupteurs à télécommande...
Les 15 ou 20 mA que cet interrupteur consommera en plus seront bien inférieurs aux centaines de mA consommés, au repos, par les appareils branchés sur la multiprise... Et totalement ridicules par rapport aux 9 ou 10 ampères consommés par un chauffage ou une climatisation électriques.
Cependant, et même si c'est du côté des particuliers que les économies d'énergie potentielles sont les plus considérables et malgré ce qui a été dit précedemment, le surf n'est pas non plus entièrement vert du côté des professionnels !