Aujourd'hui, un jeu vidéo a une vie bien cadrée. Il est d'abord vendu assez cher en précommande, puis très cher à sa sortie, avant que le prix ne baisse doucement au gré des promotions successives des commerçants. Si le jeu a été vendu à un nombre suffisant d'exemplaires dans le monde, il renaît alors pour une seconde vie, dans une collection à petit prix.
Une fois que tous ses exemplaires ont été vendus ou soldés sur tous les continents, il disparaît... Et quand le dernier exemplaire est parti définitivement des rayons et que l'éditeur a manifesté son intention de ne plus le rééditer, l'on peut en retrouver certains sur des sites d'abandonware tels que Lost Treasures.
Malheureusement, entre le moment où le jeu n'est plus disponible en magasin et le moment où il peut enfin être timidement proposé sur des sites d'abandonware, il peut se passer plusieurs années. Par souci d'économie de bande passante, les jeux y sont parfois proposés sans sons ou encore protégés par des mots de passe, qu'il faut alors rechercher...
Pire, les systèmes d'exploitation ont souvent évolué depuis, alors que bien des jeux ne "tournaient" que sous Windows 98 ou Windows XP. Et comme tout le monde n'a pas forcément la patience de réinstaller son vieil OS juste pour jouer à un jeu contemporain des dinosaures de l'informatique...
CD Projekt, une entreprise polonaise, pourrait combler ces deux erreurs, en proposant sur son site Good Old Games de "bons vieux jeux" à 5.99$ ou 9.99$ l'unité en téléchargement. A en croire leur site, Giants : Citizen Kabuto, la mythique série des Fallout, MDK, Sacrifice, Operation Flashpoint, Freespace2, Collin McRae Rally 2005 et Toca Race Driver devraient être dans la première vague des jeux "bons, introuvables mais compatibles Windows XP ou Vista".
Tout comme l'on peut, aujourd'hui, sélectionner avec sa télécommande un film à la demande, via les services de VoD, les services de GoD pourraient bientôt remplir notre espace ludique. Les évènements vont d'ailleurs dans cette direction : Orange est éditeur de Warhammer Online, Neuf est associé à Exalight, Free a une télécommande qui ressemble diablement à une manette de jeu, Alice propose des offres Metaboli...
Le chiffre d'affaires des loisirs interactifs étant aujourd'hui supérieur à celui du cinéma ou de la musique, rien d'étonnant à ce que des offres de jeux soient intégrés dans les fameux "contenus" que tous les FAI s'arrachent.
GoG apporte une dimension supplémentaire : les jeux qui y seront proposés le seront sans DRM, ce qui permettra de jouer même sans connexion Internet, de pouvoir transférer son jeu sur un autre PC voire, même, de le retélécharger si le besoin s'en fait sortir. Des aides de jeux sont également prévues.
Metaboli a déjà très sérieusement ouvert le chemin, mais l'on se plaît à imaginer une interface de jeu à la demande aussi simple que les interfaces VoD, pour jouer à tous les grands jeux d'hier et d'ajourd'hui... Une interface qui permettrait, également, de découvrir des démos ou des jeux sortis des grands chemins et invisibles en supermarché, créés par des éditeurs comme Positech, des acteurs indépendants des grands labels et autres boîtes à "blockbusters".
Débarrassés des soucis de compatibilité, sans protections handicapantes, toujours disponibles à distance, de grandes oeuvres ludiques dans une telle foire au jeu et GoG pourrait bien devenir le paradis du gamer... mais ce rêve est encore loin, et la route est encore longue avant même que ne soient proposés les 100 premiers jeux sur cette plate-forme.