Depuis déjà plusieurs mois, les professionnels du déploiement des réseaux THD sur le territoire s'inquiètent de a situation de blocage et des retards qui s'accumulent sur le sujet du déploiement des réseaux numériques dans l'Hexagone. Depuis juillet 2015, le Plan France Très Haut Débit tourne au ralenti du côté du gouvernement, avec le blocage des financements publics.
Ce plan a été lancé sans concertation ni l'aval de nos partenaires européens, avec des modifications du cahier des charges qui ne semblent pas encore avoir convaincu Bruxelles. La FIRIP a fait part par un courrier adressé au Premier Ministre il y a quelques semaines, de ses inquiétudes quant à l'évolution de l'environnement concurrentiel et réglementaire concernant l'aménagement numérique des territoires français en très haut débit.
La fracture numérique de la fibre optique, déjà une réalité !
La Fédération des Réseaux d'Initiative Publique est un acteur de poids dans l'industrie du THD depuis fin 2012 en France, avec aujourd'hui plus de 160 entreprises qui représentent tous les métiers de la chaîne de valeur des RIP, du génie civiliste, à l'équipementier en passant par les opérateurs de gros et de détail. Cette fédération pèse plus de 7000 emplois directs et un chiffre d'affaire de plus d'1,5 Milliard d'euros, avec une filière qui va concerner notre territoire sur les 50 prochaines années, celles de la fibre optique.
Si les opérateurs privés sont en charge du déploiement des réseaux en fibre optique sur les zones denses (3600 communes pour 57% de la population), la FIRIP est-elle concernée par plus de 4 français sur 10 qui auront accès à la fibre grâce aux RIP dans les zones moins peuplées.
Rapprochement Orange/Bouygues Telecom : oui mais…
La FIRIP est particulièrement vigilante face à la perspective du rapprochement entre Bouygues Telecom et Orange, qui risque de sérieusement impacter les investissements prévus justement sur les zones moins denses et surtout une concurrence loyale.
La FIRIP demande à l'Etat de garantir une compensation équitable face à la création de ce nouvel ensemble dominant (qui risque de peser près de 50% des parts de marché et même près de 75% sur le marché Entreprises). Comme le déclare Etienne Dugas, Président de la FIRIP : "Il est indispensable que le gouvernement demande des engagements concrets aux opérateurs et une concurrence réelle non faussée sur les réseaux en général et sur les RIP en particulier.".
La FIRIP insiste notamment sur le fait que le Gouvernement et l'ARCEP ne doivent pas hésiter à infliger des pénalités en cas de non-respect des engagements pris. Est également évoqué un manque cruel de communication du Gouvernement sur l'avancement des sujets liés au déploiement numérique en France ou de concertations avec l'ensemble de la filière. Il doit donc s'assurer, en tant que 1er actionnaire, que le nouvel, notamment via un vrai point d'étape du Plan France Très Haut Débit devenu plus qu'urgent.
Dans la situation actuelle, la FIRIP identifie deux menaces majeures :
Le déploiement de la fibre optique sur les RIP tiré par les pros
En effet, si sur Ariase nous suivons les offres destinées au grand public, il faut savoir que pour le déploiement du Très Haut Débit sur les zones peu denses, ce sont en priorités les offres destinées aux professionnels et aux établissements publics (hôpitaux, écoles, administrations...) qui sont déployées.
Comme le rappel également Etienne Dugas, "Afin d'assurer la pérennité économique des zones rurales, dans la majorité des territoires, ce basculement des entreprises vers la fibre optique sont le fait de petits opérateurs, souvent locaux/régionaux. Ils sont près de 200 en France, et il n'est pas rare d'en trouver une vingtaine ou une trentaine sur un même département, ayant su créer des offres adaptées aux professionnels et aux PME. Leur dynamisme stimule la concurrence, faisant baisser les tarifs des offres fibre pour les pros de 50% en quelques années".