Les électro-sensibles se heurtent à la difficulté de prouver l'effet nocif des ondes sur les êtres humains. Le 15 octobre dernier, la publication des résultats de l'évaluation sur les risques liés à l'exposition aux radiofréquences, réalisée par l'Agence nationale de la sécurité sanitaire (Anses), révèle qu'il n'est pas nécessaire d'abaisser les valeurs limites d'exposition de la population aux ondes. Aucun effet sanitaire n'a effectivement été avéré même si l'Anses souligne que les radiofréquences produisent des effets biologiques sur l'homme et l'animal. Il est également précisé que les travaux concernant la question spécifique des électro-sensibles doivent être approfondis.
En 2008, deux soeurs s'étaient mobilisées contre la multiplication des sources d'ondes électromagnétiques en Saône-et-Loire, à cause desquelles elles souffraient entre autres de nausées, migraines, tachycardie. Une d'elles avait d'ailleurs dû quitter son domicile, cerné par les ondes Wi-Fi et les antennes-relais. En 2011, deux autres femmes se sont réfugiées dans la grotte de Baumugnes, à Saint-Julien-en-Beauchêne.
Soutenue par la députée européenne d'Europe Ecologie-Les Verts Michèle Rivasi, cette petite commune des Hautes-Alpes a donc décidé d'entamer un projet de zone blanche, vierge d'ondes. Le site de Durbon, où se situe un vaste centre de vacances dans une forêt domaniale, a été retenu. Il a toutefois besoin d'aménagements, tels que l'enfouissement d'une ligne électrique et d'un transformateur, ainsi que l'installation d'un chauffage au gaz, pour le nettoyer de toute pollution électromagnétique. La réalisation de ce projet nécessite donc des financements importants, dont le maire de la commune souhaite qu'ils soient pris en charge par l'Etat, estimant l'électro-sensibilité comme un problème de santé publique.