Deux étapes essentielles doivent encore être validées avant qu'il soit déclaré "bon pour le service" et officiellement livré à Orange Marine, la filiale de l'opérateur en charge de la pose et de la maintenance des câbles sous marins de télécommunication.
Remorqué sur le Danube, le Pierre de Fermat a été remorqué vers un quai du chantier naval où il sera équipé d'une passerelle, de mâts, d'un davier arrière, et bien entendu de plusieurs moteurs et propulseurs. D'autres équipements essentiels à ses futures missions (grues, treuils et le hangar qui accueillera le robot marin Hector) seront également installés.
A l'issue de ces travaux, le Pierre de Fermat quittera la Roumanie pour son premier voyage en mer, qui le conduira jusqu'aux chantiers navals Vard situés en Norvège. Les équipes norvégiennes prendront alors le relais pour finaliser l'armement du câblier et notamment l'aménagement intérieur et les systèmes informatiques.
Le navire mesure 100 mètres de longueur pour 21 mètres de largeur. Il accueillera 80 personnes et pourra emporter 2300 tonnes de câbles. Le câblier a été conçu pour prendre en charge les "opérations de pose ou de maintenance de tous types de câbles, qu'il s’agisse de câbles sous-marins de télécommunications ou de câbles d’énergie" précise Orange.
A l'instar de ses aïeux, tels que le René Descartes (actuellement au large de Tripoli en Libye) et le Léon Thévenin déployé en Afrique du Sud, le Pierre de Fermat jouera un rôle crucial pour réparer les câbles intercontinentaux qui sont la véritable épine dorsale du réseau Internet. Il devrait aussi permettre à Orange Marine de diversifier ses activités sur de nouveaux secteurs porteurs tels que énergies renouvelables.
Ces marchés sont d'ailleurs en pleine croissance. Dans les télécoms, Le développement des usages - avec l'explosion de la vidéo en ligne notamment - et le besoin de connectivité de nouveaux acteurs (en Afrique et dans les pays émergents par exemple) nécessitent d'augmenter les capacités optiques intercontinentales. Quant aux énergies marines, elles constituent une nouvelle voie pour s'affranchir des énergies fossiles. Une véritable filière et un pôle industriel sont justement en cours de création en Bretagne.