Le communiqué de Bouygues précise en effet que le « Le conseil est convaincu que le marché des télécoms est à l’aube d’une nouvelle ère de croissance portée par le développement exponentiel des usages numériques. Il considère que Bouygues Telecom est particulièrement bien placé pour bénéficier de cette croissance sachant qu’il dispose d’un avantage concurrentiel fort et durable grâce à son portefeuille de fréquences et à son réseau 4G reconnu comme l’un des meilleurs du marché. ».
Un risque d’exécution trop important
Si d’un point de vue purement financier, la somme proposée par Numericable-SFR semblait largement crédible, la réalisation de ce rachat est liée à trop d’éléments potentiellement bloquants. Notamment sur le droit à la concurrence ou sur les implications sur les équipes et la stabilité de l’activité de la filiale télécom, avec des risques d’échecs trop importants pour le conseil d’administration de Bouygues.
Comme le précisait Martin Bouygues, « Tout n’est pas à vendre » et la branche télécom du groupe Bouygues devrait donc rester dans la course, avec les 4 opérateurs nationaux majeurs : Orange, Numericable-SFR, Free et toujours Bouygues Telecom. Il faut dire aussi qu'après avoir perdu la bataille contre Numericable en 2014 sur le rachat de SFR, Bouygues ne semble pas spécialement prêt à se montrer conciliant avec le groupe Altice.
Bouygues Telecom en pleine phase de conquête
Avec une politique tarifaire très agressive, aussi bien dans le mobile que dans l’internet fixe, alliée à une réduction des coûts, Bouygues Telecom se positionne selon le conseil d’administration dans une situation favorable, l’opérateur étant bien placé pour bénéficier du développement exponentiel des usages numériques en mobilité et en usages vidéo.
Pour rappel, sur la 4G, Bouygues assure une couverture de 70% du territoire en 4G, un avantage sérieux face à son ennemi de toujours Free, sans oublier d’ici la fin d’année l’acquisition potentielle de nouvelle fréquences basses à 700 MHz.
Sur l’Internet, son offre à 19,99€/mois , en ADSL/VDSL2, est particulièrement bien perçue par le grand public, tout comme le lancement de sa Bbox 'TV' Miami en mars dernier, avec une offre à 25,99€/mois très attractive.
Quelle sera la prochaine cible d’Altice ?
Malgré un endettement de 32 milliards d’euros, Altice avait réussi à convaincre BNP-Parisbas pour un nouvel emprunt de plus de 10 milliards d’euros. Un montage financier basé sur de l’endettement qui inquiète pourtant de nombreux analystes. Avec une telle somme, et après les rachats de Portugal Telecom, de 70 % de Suddenlik aux USA, sans oublier le rachat de médias L’Express et Libération, Patrick Drahi pourrait très bien continuer sa croissance externe sur d'autres territoires...