Quelle est cette application Free qui va peut-être disparaître ?
Cette semaine, la Ligue de Football Professionnel a donné le coup d'envoi de l'appel d'offres pour les droits TV de la Ligue 1 sur la période 2024-2029. Les diffuseurs ont jusqu'au 17 octobre pour monter un dossier et le déposer à la LFP. Ce jour-là, après des enchères ascendantes, les diffuseurs de la Ligue pour les cinq prochaines saisons seront connus.
Et on sait déjà qu'il va y avoir du changement. Actuellement, Amazon diffuse 7 des 9 rencontres de Ligue 1 à chaque journée sur sa chaîne Le Pass Ligue 1, et Canal+ les deux autres matchs. Mais il existe un troisième acteur qui permet de regarder la Ligue 1 à la télévision : Free. En effet, lors du dernier processus d'attribution des droits TV de la Ligue 1, Free a acheté le lot "digital". Une acquisition qui lui a permis de lancer Free Ligue 1 Uber Eats. Ce service lui permet de diffuser en quasi-direct sur une application ou sur le canal 63 de la Freebox des dizaines d'extraits vidéo de chaque rencontre de notre championnat de France. Quelques secondes après un but, un arrêt spectaculaire ou une occasion en or, une notification vidéo vous alerte pour revoir l'action sans limite.
Actuellement, ce service est inclus pour tous les clients Freebox, qu'ils soient abonnés à la Freebox Révolution, la Freebox pop ou la Freebox Delta et à 3,99€/mois pour les non-clients Free. Mais il pourrait bien disparaître. En effet, dans l'appel d'offres de la LFP pour les droits TV de la Ligue 1 sur la période 2024-2029, le lot "digital" a été supprimé.
La LFP ne propose plus que deux lots : un premier lot avec six rencontres de Ligue 1 et un second, dit premium, avec les trois rencontres phares de la journée. Les attributaires auront accès à l'exclusivité totale par lot, incluant les droits en direct et en quasi-direct. Ces derniers qui sont justement commercialisés par Free jusqu'à la fin de la saison en cours.
L'objectif de la LFP est de "ne pas éparpiller son produit afin de conserver une cohérence et ne pas pénaliser le consommateur en l’obligeant à souscrire de trop nombreux abonnements". Cette volonté de la Ligue de valoriser au mieux le championnat de France est louable, mais elle pourrait bien sonner le glas du service Free Ligue Uber Eats. A moins que.
Tout n'est pas perdu pour Free Ligue Uber Eats
On voit mal Free déposer un dossier pour faire l'acquisition de l'un des deux lots. Même si on n'est jamais à l'abri d'une surprise avec Free qui ne cesse d'innover. En outre, rien n'est perdu pour Free. Pour la simple et bonne raison que chaque détenteur du lot 1 ou 2 aura la possibilité de sous-licencier tout ou partie de celui-ci. Néanmoins, il ne pourra pas y avoir plus de deux diffuseurs payants pour la Ligue 1.
Dès lors, trois scénarios sont possibles :
- un diffuseur achète les deux lots et sous licencie à Free la partie digitale, qui peut alors conserver le même modèle avec un service Free Ligue 1 Uber Eats inclus pour les abonnés Freebox et payant pour les non clients Free
- deux diffuseurs achète un lot chacun et sous licencient à Free la partie digitale, mais dans ce cas le service Free Ligue 1 Uber Eats peut continuer mais gratuitement et pas uniquement pour les clients Freebox
- le service Free Ligue 1 Uber Eats disparaît
Bref, le service Free Ligue 1 Uber Eats n'est pas condamné. Il n'empêche, le scénario 1 paraît peu probable car l'heureux élu devrait alors débourser entre 800 millions et un milliard d'euro. Reste les deux derniers. Pour être franc, on voit mal Free acceptait de payer un diffuseur pour ensuite proposer gratuitement à tous son service Free Ligue Uber Eats. Mais comme on l'a dit, avec Free, on n'est jamais à l'abri d'une (heureuse) surprise. Et Xavier Niel, le PDG du groupe Iliad est passé maître dans l'art de la négociation.