Orange et Free viennent d'officialiser un accord de co-investissement pour créer des réseaux très haut-débit (FTTH) communs en dehors des zones très denses. Que cela signifie-t-il ?
Contrairement aux zones très denses - comme Paris ou Lyon - où les opérateurs tirent chacun leur propre réseau de fibre optique (pour l'ensemble des foyers), Free pourra bénéficier de la fibre déployée par Orange dans les zones moyennement denses.
Le mode de répartition du financement retenu permet à Free d'investir progressivement puisqu'il ne paiera effectivement "qu’à hauteur des lignes nécessaires pour servir ses abonnés" précise le communiqué de presse. De quoi retirer une épine du pied d'Iliad qui est obligé de casser sa tirelire simultanément pour la fibre optique, la téléphonie mobile 3G, la poursuite du dégroupage ADSL, la licence 4G...
Quelle est la portée de cet accord entre Orange et Free ? Le partenariat se limite uniquement aux communes qui n'entrent pas dans le cadre des zones très denses fixé par l'Autorité de Régulation des Télécoms (ARCEP).
Il s'agit donc des villes dites moyennement denses telles que Dijon, Brest ou encore Le Havre et Reims dans lesquelles Orange a déjà planifié (voire même commencé) la construction de son réseau de fibre optique jusqu'à l'abonné.
L'accord Orange/Free couvrirait au final quelques 1300 communes regroupant 5 millions de logements qui pourraient être fibrés d'ici 2020. A plus court terme, Orange et Free se seraient entendus sur une soixantaine d'agglomérations d'ici 2012.
D'un point de vue technique se pose la question de l'architecture des réseaux FTTH. En effet, Orange déploie des réseaux GPON tandis que Free préfère tirer une fibre par abonné. Mais dans les zones moyennement denses où les deux opérateurs co-investissent, Free devra-t-il renoncer à la fibre Point à Point (P2P) pour bénéficier de la boucle locale fibre déployée par Orange ?