- production et réalisation audiovisuelle
- encodage et décodage vidéo (en amont et en aval de la distribution)
- diffusion et gestion des contenus sur les réseaux
Une réponse à la saturation des réseaux et à l'ultra Haute Définition
Que représente le HEVC concrètement ? Pour Orange Labs, le HEVC répond à trois enjeux majeurs : la saturation des réseaux, l'élargissement de l'éligibilité IPTV à tous les internautes et la diffusion de l'ultra-HD 4K dont un seul flux nécessite aujourd'hui plusieurs dizaines de Mbits par seconde.
Le premier enjeu a donc une portée "stratégique" puisque les principaux acteurs du web s'accordent à estimer à 90% la part du trafic monopolisée par les flux vidéos en 2015. La croissance rapide des services de vidéos en ligne, la démocratisation de la HD et la généralisation des smartphones/tablettes/TV connectées nécessitent toujours plus de bande passante sur les réseaux filaires et mobiles.
Dans un contexte où la demande croit plus rapidement que les investissements dans les réseaux de nouvelle génération (fibre optique, 4G LTE), le HEVC est une solution logicielle pertinente pour préserver la bande passante nécessaire au transport de flux vidéos de meilleure qualité.
Seulement 2.5 Mbit/s pour la TV HD
Le second enjeu du HEVC est commercial. Pour Orange, le passage du MPEG4 au HEVC garantie l'extension des critères d'éligibilité à la TV par ADSL.
La norme H.265/HEVC doublera l'efficacité de la compression par rapport à la norme actuelle H.264/AVC, et permettra donc de diviser par deux la taille des fichiers ainsi que la bande passante requise pour la TV sur IP, le streaming ou le téléchargement de vidéos sur les Box ou encore sur les smartphones et les tablettes.
Rappelons qu'un flux TV en qualité standard MPEG-4 (SD) nécessite aujourd'hui une bande passante dédiée de 2.5 mbit/s. Avec la norme HEVC, ce même flux n'aura besoin que d'un peu plus d'un mbit/s. Le HEVC permet donc de fournir de la TV par ADSL à des internautes jusqu'alors inéligibles car l'affaiblissement de leur ligne téléphonique est trop élevé (supérieur à 50 dB).
Autre conséquence du HEVC : à bande passante égale, les internautes deviendront automatiquement éligibles à la TV HD et pourront ainsi regarder (enfin !) les chaînes en haute définition même s'ils sont assez éloignés du central téléphonique. Le HEVC facilitera par ailleurs l'adoption des usages Multi-écrans et Multi-TV (plusieurs flux IP différents sur plusieurs téléviseurs).
Préparer l'ultra haute définition
Enfin, pour Orange, le troisième enjeu du HEVC est l'avènement de l'ultra HD, communément appelée HD 4K et HD 8K. Le format 4K correspond à 4 fois le format HD 1080p, soit une résolution de 3840 x 2160 pixels. Le format 8K correspond à 16 fois le format HD 1080p, soit 7680 x 4320 pixels.
De telles résolutions d'images sont certes un pur bonheur pour les yeux mais c'est un enfer pour les opérateurs qui doivent transporter les flux vidéos UHD ! En clair, si les internautes veulent un jour profiter de l'ultra HD depuis un mobile 4G LTE ou depuis leur connexion ADSL2+ ou VDSL2 - on espère que la fibre optique suffira ! - la compression HEVC sera tout simplement indispensable.
Normalisé en 2013, le HEVC n'arrivera pas avant 2015
Le nouveau format de compression HEVC sera normalisé en janvier 2013. Il faudra néanmoins patienter encore un ou deux ans avant d'en mesurer les premiers bénéfices. Les industriels devront tout d'abord intégrer le HEVC dans leurs produits.
Cela passera obligatoirement par des encodeurs et des décodeurs hardware "HEVC Ready" en amont et en aval de la chaîne de transmission numérique. La société Allegro DVT - basée près de Grenoble - a ainsi présenté le 31 août dernier les premiers encodeurs HEVC destinés aux opérateurs et aux diffuseurs. Mais, il faudra aussi des puces et des chipsets compatibles HEVC dans chaque équipement multimédia destiné au grand public, qu'il s'agisse d'une Box ou d'un smartphone .
Bref, comme il y a 10 ans lorsque le MPEG4 a pris le relais du MPEG2, tout l'écosystème MPEG4/H.264 devra progressivement être remplacé par un environnement HEFC.
Optimiser les réseaux de manière plus intelligente
Les projets de l'Orange Labs de Rennes sont désormais transversaux. Aux côtés de l'équipe HEFC focalisée sur l'amélioration du traitement des signaux, d'autres ingénieurs d'Orange travaillent sur le "Smart Network Selection". Ce projet complémentaire vise à rendre plus intelligents les réseaux et les équipements.
Dans le cadre du "Smart Network Selection", le choix du réseau (3G/4G, Wifi domestique, Wifi communautaire) s'opère automatiquement et de façon transparente en fonction du type de service utilisé par l'abonné.
En partenariat avec Alcatel-Lucent, Orange prépare ainsi l'après "EAP SIM" pour optimiser les réseaux et transporter les services selon des critères comme la nature et la capacité des réseaux en temps réel, le niveau minimal de débit utilisé par le service (le streaming audio comme Deezer marche très bien en wifi alors que la vidéo nécessitera plutôt de la 4G). L'un des critères pourra également être le profil de l'abonnement. Ce type d'innovation pourrait faciliter à l'avenir la segmentation des forfaits en fonction de la qualité de service désirée par exemple.