Après un début d’année en demi-teinte, Netflix peut souffler : les résultats publiés hier par le géant de la SVOD ont tout pour plaire. Chiffre d’affaires record, bénéfices plus élevés que prévu, tout comme la croissance du parc d’abonnés. Des chiffres, qui, pour ses dirigeants, témoignent de la vitalité de l’activité et surtout de la pertinence de leur approche : toujours plus de contenus originaux de qualité pour séduire les internautes partout dans le monde... Une vraie embellie par rapport au dernier bilan Netflix de l'été 2016.
Netflix en forte croissance à l’international
Rapide tour d’horizon des données du 3e trimestre, qui ont épaté la galerie hier : chiffre d’affaires record, à plus de 2 milliards de dollars pour la première fois, bénéfices supérieurs aux attentes (quoiqu’encore minces) et surtout hausse importante du nombre de nouveaux abonnés sur le streaming. En particulier à l’international, où le service à conquis 3,2 millions de nouveaux utilisateurs, contre 2 millions attendus. Ce qui porte à 36,8 millions le nombre de ses abonnés payants hors des Etats-Unis, soit 40% du total environ. Ce succès, Netflix l'impute spécifiquement à ses deux blockbusters de l’été : Stranger Things et la saison 2 de Narcos.
Toujours plus de contenus originaux Netflix
Une position qui a surpris les observateurs, puisque les dirigeants tendaient jusqu’ici à minorer l’impact des productions originales sur son succès commercial. L’idée pour Netflix est sans doute d’utiliser ces bons résultats trimestriels pour légitimer son approche, et la poursuite de ses investissements dans la création originale, un poste très lourd que scrutent de près les financiers. Mais pas question de ralentir dans ce domaine, a tranché Reed Hastings, PDG de l’entreprise, lors de la présentation des résultats de Netflix. Portée dès ses débuts dans le streaming par des séries à succès comme House of Cards, Netflix compte continuer à miser sur les nouveaux contenus pour promouvoir son image de marque, promet-il. En 2017, ce sont ainsi 1 000 h de programmes originaux qui devrait être diffusés, contre 600 h cette année. Sans parler des films et séries en 4K, un argument choc qui commencent à compter pour les usagers.
Contenus internationaux et audience mondialisées
Le grand patron annonce en outre, dès le 4 novembre, le lancement de la série historique The Crown, qu’il présente comme « l’un des programmes de télévision les plus impressionnants que j’aie jamais vus ». Un show qui l’autorise à croire que ses programmes sauront conquérir un jour 60 à 90 millions de foyers américains, et pourquoi pas autant à l’international, où l’entreprise, malgré son développement, reste déficitaire. Sur ce point, les derniers résultats semblent ainsi conforter la stratégie de Netflix : miser sur la force de frappe mondialisée de ses productions pour s’imposer sur tous les territoires.
Même lorsque ces programmes sont réalisés localement : Ted Sarandos, responsable des contenus, souligne ainsi que la série Marseille, au-delà de son succès en France (sic), a conquis une audience conséquente aux Etats-Unis. L’entreprise met aussi en avant le lancement d’une nouvelle production allemande, Dark, susceptible de conquérir une audience significative à travers l’Europe. Et s’il n’exclut pas des programmes pour des marchés où « les goûts sont très marqués localement », comme l’Inde ou le Japon, il estime « qu’avec le temps, les goûts s’aligneront sur le désir de regarder les programmes à grand spectacle dont les gens parlent à travers le monde, où qu’ils habitent ». Pas de quoi rassurer ceux qui reprochent à la plateforme son manque de diversité...