À vos abonnements citoyens, c'est l'heure de "La Révolution"
"Il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace...", disait Danton, le sauveur de la Révolution, appelant à sauver la patrie en danger. C'était en 1792 et la France venait d'être envahie par l'Autriche. La patrie Netflix n'est pas en danger. Mais, de l'audace, le leader mondial de la vidéo en streaming n'en manque pas en s'attaquant à l'un des myhtes de l'Histoire de France. Car, le jugement des plus de huit millions de Français qui ont souscrit un abonnement à Netflix sera sans pitié, comme la guillotine le fut à l'époque. À eux maintenant de se faire un avis, la série est disponible depuis ce matin sur Netflix. Particulièrement attendue, "La Révolution" est assurément l'une des séries de la rentrée 2020 et peut-être même l'un des évènements de l'année sur Netflix.
"La Révolution" : une uchronie aussi spectaculaire qu'audacieuse
De guillotine il sera question dans cette fresque historico-fantastique, ou plutôt de son principal promoteur, Joseph Guillotin. L'histoire de "La Révolution" commence en effet en 1787, dans les lointaines origines de la Révolution Française, dans le comté fictif de Montargis. Elle suit deux personnages en parallèle : la Comtesse Élise Montargis, qui se bat pour plus de justice sociale en même temps qu'elle protège sa sœur Madeleine, muette et douée de facultés sensorielles ; et donc Joseph Guillotin, alors jeune médecin, qui enquête sur une série d'étranges meurtres et découvre la maladie du sang bleu. Plus qu'une maladie, c'est une épidémie qui se répand dans l'aristocratie et pousse les nobles à s'en prendre au peuple, alors que celui-ci meurt de faim dans les rues de Paris.
Il y a l’Histoire que vous apprenez dans les livres.
— Netflix France (@NetflixFR) October 13, 2020
Et celle de Madeleine de Montargis.
La Révolution, ce vendredi. pic.twitter.com/nQO82QF5pr
Bien décidé à ne pas se laisser faire, le peuple se soulève, c'est la Révolution. Celle-ci promet d'être sanguinolente et des têtes vont tomber, comme le promet Netflix : "Les 1% peuvent se faire un sang d'encre", annonçait déjà Netflix dans un court teaser mis en ligne... le 14 juillet dernier. En tout cas, à en croire la bande annonce de la série, "La Révolution" promet spectaculaire et a l'air particulièrement ambitieuse visuellement, avec des décors particulièrement réussis.
La série, une superproduction qui va s'étendre sur 8 épisodes de 50 minutes, fait le pari de s'emparer de l'Histoire de France pour la réécrire et la voir du côté des opprimés. "On a eu recours à une consultante historienne mais comme le parti pris de la série c'est d'être une uchronie, ça laisse une vraie liberté où les lignes dramaturgiques, l'ambition romanesque, sont plus importantes que la réalité historique", fait valoir le réalisateur Aurélien Molas qui assume les anachronismes de la série : "On était dans la démarche inverse de Pierre Schoeller lorsqu’il fait "Un peuple et son roi"". Contrairement à la série, ce film de 2018 porte un regard très réaliste sur la Révolution Française.
De la part d'Aurélien Molas, il s'agit d'une vraie prise de risque. Sa démarche s'inscrit néanmoins parfaitement dans l'esprit de la Révolution Française, qui pour la première dans l'histoire du monde a proposé aux hommes la liberté et fut directement à l'origine de la devise de la République française : "Liberté, Égalité, Fraternité".
"La Révolution" : un superproduction française importante pour Netflix
Jusque là un peu échaudée par ses productions françaises, notamment avec la série "Marseille", qui a fait un flop, et dans un degré moindre "The Eddy", sorti en mai 2020 et qui a relativement déçu, Netflix n'a pas trop intérêt à se planter avec "La Révolution". Pas plus qu'il n'a le droit à l'erreur avec "Arsène Lupin", avec Omar Sy, attendu en janvier 2021.
Car, le gouvernement veut imposer aux plateformes spécialisées dans les films et les séries d'investir au moins 25% de leur chiffre d'affaires dans des productions françaises ou européennes. Netflix a donc tout intérêt à ce que cet investissement se transforme en succès.