Premiers revers pour Netflix
Les trimestres passent et ne se ressemblent pas toujours pour Netflix. Après les trois premiers mois de l'année, le leader mondial de la vidéo en streaming pouvait se pavaner avec des résultats exceptionnels : 9,6 millions de nouveaux abonnés, un chiffre d'affaires de 4,5 milliards de dollars et 344 millions de dollars de bénéfice net. Le climat s'est nettement refroidi au second trimestre, avec des résultats décevants, très décevants. Alors les analystes prévoyaient un gain de 5 millions de nouveaux abonnés à l'international, dont 352.000 de plus aux États-Unis, c'est tout le contraire qui s'est passé. Netflix a observé un ralentissement du nombre de nouveaux abonnés, avec un gain de seulement 2,7 millions, soit presque moitié moins. Pire encore, Netflix a subi l'affront de perdre des abonnés, chez lui, avec 130.000 clients en moins aux États-Unis. Logiquement, le cours en bourse de la firme de Los Gatos (Californie) a plongé de plus de 12%. Et, le bénéfice net de la plateforme de streaming a chuté de 29%, à 271 millions de dollars.
Le pêché d'orgueil de Netflix
Il y a deux explications potentielles au coup de frein à la croissance de Netflix. La première raison est la hausse des prix des abonnements à Netflix dans plusieurs pays du monde. En France, par exemple, le forfait standard a augmenté de 1€ et le forfait Premium a augmenté de 2€. D'ailleurs, Netflix le reconnaît, le ralentissement du nombre de nouveaux abonnements touche la plupart des pays où le service de streaming est présent mais, "un peu plus les régions dans lesquelles nous avons augmenté les prix".
Autre explication au revers de Netflix : une concurrence accrue qui se profile à l'horizon. Les principaux rivaux de Netflix restent encore Amazon Prime Vidéo, Hulu. Mais, dans les mois qui viennent, le leader mondial du streaming va peut-être trembler encore un peu plus avec la commercialisation de Apple TV+ cet automne, de Disney + le 12 novembre, et celle de HBO Max au printemps 2020. En France, Netflix doit aussi désormais compter avec la concurrence de Canal+ Séries, qui propose des tarifs bien moins chers que Netflix avec un catalogue, certes plus restreint mais de très bonne qualité.
En fait, Netflix a peut-être bien commis un pêché d'orgueil en négligeant les effets négatifs que pouvaient engendrer une hausse des prix des abonnements alors qu'il doit affronter une concurrence toujours plus grande qui rêve de le faire chuter de son piédestal. Ce n'est en tout pas l'avis du leader mondial du streaming qui attribue plus le ralentissement du nombre de ses nouveaux abonnés à une programmation qui n'a pas séduit ces derniers mois. Et, selon Netflix, le début de la crise devrait être enrayé rapidement. La plateforme de streaming compte en effet sur les nouvelles saisons de Stranger Things, de La Casa de Papel, The Crown et Orange is The New Black pour se refaire une santé.
Netflix : un abonnement à moins de 5€ pour stopper l'hémorragie ?
Le ralentissement du nombre de nouveaux abonnés observé au second trimestre 2019 est tout sauf anodin. C'est la première que ça arrive depuis 2011. Alors, pour enrayer le début de crise, Netflix prépare la riposte. Et, pas seulement avec le retour de ses séries phares.
En effet, dans une lettre adressée aux investisseurs, il apparaît que Netflix envisage de lancer un nouveau forfait. Un nouvel abonnement, au tarif agressif de 5€/mois, avec les même possibilités que le forfait standard mais limité aux smartphones. Testée en Malaisie en novembre dernier et en Inde au mois de mars, cette nouvelle formule serait commercialisée au 3ème trimestre. Affaire à suivre. Mais, bousculé comme jamais, Netflix est obligé de réagir.