SVoD : fort du succès de Disney+, Disney veut enfoncer le clou
Dans l'univers du streaming, Disney est pendant longtemps resté en retrait. Néanmoins, la réussite de Disney+ semble avoir donné des idées au géant du divertissement. Moins d'un an après son lancement aux États-Unis, plus de 60 millions de personnes ont souscrit un abonnement à Disney+. Avec 60,5 millions d'abonnés, Disney+ a déjà dépassé l'objectif minimal qu'il s'était fixé en quatre ans. C'est peu dire que l'arrivée de Disney sur le marché de la SVoD est un succès incontestable. Alors, pourquoi pas tenter un nouveau coup ?
À l'occasion de l'annonce des résultats trimestriels du groupe, le mardi 4 août, Disney a annoncé le lancement en 2021 d'un deuxième service de vidéo en streaming. Son nom n'a pas été révélé, mais on sait qu'il sera sous la marque Star, un groupe de médias indien, très populaire en Asie, acquis en même temps que Fox en 2019.
"En ce qui concerne l'offre générale de divertissement à l'échelle internationale, nous voulons refléter notre stratégie réussie de Disney Plus en utilisant notre plateforme technique, en apportant le contenu que nous possédons déjà et en le distribuant sous une marque internationale à succès que nous possédons déjà, à savoir, bien sûr, Star", explique Bob Chapek, le PDG de Disney.
Si Disney décide de mettre l'accent sur la SVoD, c'est tout sauf un hasard. D'avril à juin, il n'y a que le streaming de Disney qui a réalisé un chiffre d'affaires supérieur à celui de l'année dernière à la même période, à savoir 4 milliards de dollars (contre 3,9). Toutes les autres branches du groupe ont vu leurs revenus dégringoler.
Que faut-il attendre de Star, l'autre service de SVoD de Disney ?
La nouvelle plateforme de SVoD de Disney, qui sera lancée en 2021, proposera des contenus que Disney possède déjà. Des programmes qui viendront notamment d'ABC Studios, Freeform, FX, 20th Century Sudios et Searchlight. Alors que Disney+ vise en priorité un public familial, Star pourrait s'adresser à une cible plus adulte.
En outre, Star ne devrait pas proposer de créations originales, puisque que Bob Chapek compte s'appuyer sur des contenus que Disney possèdent déjà. Autre information concernant le catalogue de Star : Il n'y aura pas de contenus sous licence, contrairement à Hulu, l'autre service de vidéo en streaming de Disney, que l'on trouve exclusivement aux États-Unis.
En revanche, aucune information n'a été révélée sur le prix de ce futur service de SVoD. Concernant sa commercialisation, on peut imaginer que Disney propose un package Disney+/Star avec un tarif promotionnel afin de faire connaître la nouvelle plateforme de SVoD qui a vocation à être proposée à l'internationale.
Ce rôle là, on a longtemps pensé qu'il reviendrait à Hulu. Jusqu'à mardi, en effet, Disney avait toujours laissé croire qu'il souhaitait faire d'Hulu sa plateforme adulte à l'internationale, afin de concurrencer Netflix et Amazon Prime Video. En février dernier, Bob Iger, l'ancien PDG de Disney, avait d'ailleurs encore communiqué en ce sens. Seulement, contrairement à Star, qui est une marque forte en Asie, "Hulu n'a pas de notoriété en dehors des États-Unis", considère Bob Chapek dans un article publié sur le site américain The Verge. Se pose également la question du modèle. En plus de proposer des programmes originaux, Hulu regroupe les contenus de nombreuses chaînes. Or, le nouveau service de SVoD ne diffusera que des contenus qui sont la propriété de Disney. Un modèle qu'il est plus facile de proposer à l'étranger.