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Coronavirus : Netflix et les autres services de streaming contraints de réduire leur débit

Face au risque de saturation des réseaux, l'Europe a demandé aux services de vidéo en streaming de libérer de la bande passante en réduisant la qualité de l'image qu'ils proposent. En France, le gouvernement a aussi demandé un report du lancement de Disney+.

Coronavirus : Netflix et les autres services de streaming contraints de réduire leur débit
Maxime Blondet - publié le 20/03/2020 à 15h02

En France, comme partout en Europe, voire même dans le monde, le réseau Internet ne doit pas lâcher. "En période de confinement face au Covid-19, le télétravail et le streaming sont très utiles, mais les infrastructures peuvent être mises à rude épreuve", s'inquiète Thierry Breton sur Twitter. Le commissaire européen pour le marché intérieur en profite pour lancer un appel : "Plateformes de streaming, opérateurs de télécommunications et utilisateurs, nous avons tous la responsabilité commune de prendre des mesures pour assurer le bon fonctionnement de l'Internet pendant la lutte contre la propagation du virus". Sans jouer les oiseaux de mauvaise augure, le risque de saturation du réseau Internet est réel si aucune mesure de restriction n'est prise.

Les services de streaming invités à passer en définition standard

Or, à lire le tweet publié ce matin par Cédric O, secrétaire d'État français chargé du Numérique, il existe des usages de l'Internet prioritaires sur le streaming : "Télémédecine, éducation à distance, télétravail, urgences,(...) Nous avons tous besoin d'un réseau qui fonctionne partout et tout le temps, fixe et mobile", a-t-il tweeté. Une manière d'inviter les fournisseurs de contenus, qui sont de gros consommateurs de bande passante (VoD, streaming, jeux en ligne…) à prendre dans les heures et les jours qui viennent des mesures techniques appropriées pour limiter la bande passante de leur services.

Pour éviter le black-out du réseau Internet, l'une des solutions serait, selon Thierry Breton, le passage à la basse définition sur les plateformes de streaming comme Netflix, Amazon Prime Video ou encore myCanal, le service de Canal+, et les autres offres dans les pays européens. "Pour sécuriser l'accès à Internet pour tous, passons à la définition standard lorsque la HD n'est pas nécessaire", exhorte-t-il.

L'objectif est d'agir en amont, selon Cédric O. "Aujourd'hui, il n'y a pas de problème avéré d'engorgement. Mais, nous avons senti qu'il y avait potentiellement un danger", précise-t-il.

Appel entendu par Netflix et YouTube

Dans le monde, le streaming représente 60% du trafic Internet. Sans l'aide des services de SVOD, donc, difficile de voir de la bande passante se libérer et soulager le réseau Internet.

Néanmoins, l'appel lancé par Thierry Breton semble avoir été entendu. À la suite d'une réunion avec le commissaire européen pour le marché intérieur, Reed Hastings, le patron de Netflix, a décidé de réduire le débit de tous ses streams en Europe pour 30 jours, afin de préserver le bon fonctionnement de l'Internet. "Nous estimons que cela devrait réduire le trafic de Netflix sur les réseaux européens d'environ 25% tout en assurant une bonne qualité de service à nos membres", a-t-il indiqué. Pour autant, Netflix ne va passer en basse définition. En effet, Netflix pourrait atteindre son objectif de 25% de baisse du débit en rognant uniquement sur la 4K. Cette décision a immédiatement été saluée par Thierry Breton.

Netflix n'est pas le seul acteur à accepter de réduire ses débits. En effet, dans le sillage du leader mondial de la vidéo en streaming, YouTube a aussi annoncé qu'il allait aussi abaisser le qualité de son service en Europe. "Nous nous engageons à basculer provisoirement l'ensemble du trafic dans l'Union Européenne sur une définition standard par défaut", a fait savoir un porte-parole de la firme. Une décision qui devrait rester en vigueur au moins 30 jours.

Disney+ aurait refusé de reporter son lancement en France

La pression était forte. Mais, elle n'aura pas suffi. Pour l'instant. Craignant que l'arrivée de Disney+ sature encore un peu plus le réseau Internet en France, le gouvernement a également encouragé le groupe Disney à reporter le lancement de sa plateforme de SVOD en France, prévue pour le 24 mars. Il lui a demandé "d'ajuster son  arrivée sur le marché". Demande à laquelle le géant américain est pour l'instant resté sourd. Disney+ devrait donc débarquer en France le 24 mars, même si il devrait également subir les mêmes restrictions de débit.

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