Plus que quelques semaines pour découvrir en France le nouveau concept de SVOD élaboré par Vivendi pour les utilisateurs nomades : Studio+, une offre de séries courtes conçue pour répondre aux nouveaux usages mobiles. Lancée au Brésil depuis le 17 octobre, le service fera son apparition dans l’Hexagone le 25 novembre. Il offrira aux mobinautes des contenus « de qualité » déclinés dans une appli mobile maison.
Mini-séries pour nouveaux usages
Les temps changent, les usages aussi : Vivendi a, comme tout le monde, observé « la demande croissante des utilisateurs de smartphones pour des contenus courts ». Des formats qu’on peut visionner dans les transports, ou pendant une petite pause, ou dès qu’on a un moment à tuer, sur son smartphone ou sa tablette. Le succès des webséries (à l’image de Noob, Le Visiteur du Futur, Mortus Corporatus pour la France) n’a évidemment pas laissé les grands diffuseurs indifférents. A commencer par Vivendi, tout à sa quête du titre de champion des contenus premium sur mobile. Du reste, le service de vidéo à la demande CanalPlay consacre déjà une rubrique entière à ces contenus, baptisée Digital Series. Qu’apportera alors Studio+ ?
A la conquête d’un nouveau public
La nouvelle offre de Vivendi se propose tout simplement de combler « le déficit de contenus de stock de haute qualité disponibles aujourd’hui dans ce format ». Des séries premium, donc, « créées par de jeunes talents du cinéma et de la publicité ainsi que par des experts reconnus de l’industrie de la télévision et du cinéma », promet le groupe, et financées à hauteur du million d’euros par saison.
Modèle annoncé : 10 épisodes par saison, 10 mn par épisode, avec une vingtaine de titres disponibles au lancement et un nouveau programme chaque semaine ensuite. L’objectif est d’exercer, avec ces contenus exclusifs, « un fort pouvoir d’attraction pour de nouveaux publics », explique Dominique Delport, président de Vivendi Content. Qui prévient que Studio + « génère une expérience fortement immersive et addictive ».
La recette a été détaillée aux Echos, par Gilles Galud, directeur de Studio+ : « Un scénario tendu et énergique servi par une écriture "page-turner" et une bande-son radicale ». De fait, les bandes-annonces aperçues çà et là (Surf Therapy, Kill Skills, Crime Time) laissent entrevoir des productions enlevées qui n'ont rien à envier à leur grandes sœurs de 26 ou 52 minutes.
Studio+, le « Netflix du Mobile » ?
Le projet se distingue aussi par son caractère international : les quelque 25 programmes déjà réalisés ont été produits en 5 langues, tournés dans 18 pays, et s’adresseront aux « mobispectateurs » à travers le monde via doublage ou sous-titrage. En bénéficieront dans un premiers temps certains pays d’Amérique latine, l’Europe du Sud et la Russie. L’offre Studio+ vient ainsi d’être lancée au Brésil, en partenariat avec la marque Vivo (Telefónica Brasil).
Car le modèle économique repose aussi sur les acteurs des télécommunications, avec qui Studio + est déjà en négociations : les opérateurs seront en effet chargés de commercialiser l’application, en plus de leurs abonnements mobiles ou en l’intégrant directement à leurs offres. « Pour eux, c’est un bon outil de différenciation », expliquait M. Delport au Monde en avril dernier. « C’est un pari que nous faisons.» Toujours en quête de contenus exclusifs, les groupes de télécoms devraient être séduits par cette offre, que le patron de l'opérateur Vivo n'a pas hésité à qualifier de « Netflix du mobile ». Reste à voir si la formule fera mouche auprès du public...